SECURITE
« Lorsque vous faites le 17 vous ne nous dérangez pas »

Rendez-vous à la gendarmerie de Bourg-en-Bresse jeudi dernier avec les référents alerte agri 01 afin de redynamiser le réseau « agriculteurs vigilants » mis en place en 2014.
« Lorsque vous faites le 17  vous ne nous dérangez pas »

La convention mise en place en 2014 entre la gendarmerie et les agriculteurs qui visait à renforcer la sécurité des exploitations agricoles avait été la première signée en France. La décision faisait suite à la recrudescence des vols dans l'Ain. On se souvient encore de Cyril Degluaire, à Saint-Cyr-sur-Menthon qui s'était fait voler en décembre, peu de temps avant les concours des Glorieuses de Bresse, plusieurs dizaines de volailles de Bresse, pour un préjudice évalué à 7 000 euros.

Le lieutenant colonel Hervé Jaillot, officier adjoint prévention du groupement de l’Ain.

L'Ain attractif pour les malfrats

La gendarmerie nationale existe depuis 9 siècles, celle de la région Rhône-Alpes-Auvergne est l'une des plus importantes de France. Dans l'Ain elle comprend 4 compagnies, Trévoux, Bourg-en-Bresse, Gex et Belley ainsi que l'escadron de motards. « L'Ain est un territoire très prisé par les malfaiteurs » a expliqué le Lieutenant colonel Hervé Jaillot, officier adjoint prévention du groupement de l'Ain. « Un département attractif pour les délinquants. Sa douceur de vivre, sa proximité avec Lyon et la Suisse font qu'il est un lieu de passage ». Moins de 200 faits de délinquance par an sont commis dans le domaine agricole. Ils représentent 1 % de la délinquance totale.

Il faut porter plainte

La plupart des faits sont des vols : carburant, matériel agricole, engrais, denrées alimentaires mais aussi des animaux sur pied. Bien souvent, le matériel volé part dans les pays de l'Est. Un cambriolage dure en moyenne 3 minutes. Beaucoup d'agriculteurs ne portent pas plainte, jugeant la procédure trop fastidieuse. A ce propos le lieutenant colonel Hervé Jaillot, a tenu à rappeler combien il était important de le faire et surtout de signaler tout fait ou acte suspect. « Le mieux c'est de nous avertir au plus proche de l'action. De par votre travail vous êtes beaucoup dehors donc vous voyez tout ce qui se passe, les messages de prévention pour qu'ils soient efficaces il faut les répéter. Dans notre jargon nous appelons cela de la « marteau thérapie ». Lorsque vous faites le 17, n'ayez pas le sentiment que vous nous dérangez, vous ne nous dérangez jamais. En cette période de pré fêtes et avec les Glorieuses qui approchent il faut se méfier des malfrats. Un plan sécurité sera mis en place. » N'hésitez pas aussi à solliciter les référents par commune, qui sont en moyenne quatre.

Plus de proximité

L'après-midi s'est déroulée sous forme d'ateliers ayant pour thème : les incendies, la sécurité, les vols ainsi qu'une présentation du CORG*. Une vingtaine d'agriculteurs ont suivi avec attention les consignes détaillées des gendarmes. Un temps de parole était proposé et les référents alerte agri 01 des cantons ont ainsi pu poser des questions ou faire part de leurs doléances. Tous semblaient regretter l'époque où les gendarmes étaient plus proches des exploitants et chacun y allait de sa petite phrase : « ils ne s'arrêtent plus chez nous, nous n'avons plus de contact, lorsque nous les appelons on se fait raccrocher au nez, il nous faudrait plus de proximité... » Le colonel Florence Guillaume a entendu les messages :
« je vois que vous avez posé beaucoup de questions c'est bien, un dialogue se fait à deux, j'entends vos remarques. N'hésitez pas à prendre contact avec votre brigade pour resserrer les liens ».
L'après-midi s'est terminé avec la visite du quart opérationnel, véritable centre logistique où les appels arrivent, les décisions et les ordres sont pris dans ce bureau qui regorge de cartes aux murs, de téléphones d'ordinateurs et d'écrans. « Nous avons la capacité ici, d'organiser une intervention avec des hélicoptères ou des chiens. C'est l'endroit où nous allons conduire la crise » a résumé le capitaine Jean-Luc Mabilon, chef du CORG.


* CORG : centre opérationnel et de renseignements de la gendarmerie.

 

Présentation du CORG par le chef Jean-Luc Mabilon.

Yolande Carron

Les chiffres

Sur 2017, le quart opérationnel a enregistré 151 172 appels pour 32 111 interventions pour lesquelles une patrouille est intervenue dans les 15 minutes et restée sur place en moyenne 56 minutes.