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Simon Rimaud, la passion de l’élevage dans les veines

Patricia Flochon
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Retour sur le témoignage de Simon Rimaud, installé fin 2018 au sein du Gaec de Josserand à La Chapelle-du-Châtelard. Une matinée d’échanges organisée par les Jeunes Agriculteurs de l’Ain, pour communiquer positivement en direction des élèves de l’enseignement agricole.

Simon Rimaud, la passion de l’élevage dans les veines
Simon Rimaud, installé en novembre 2018 à la Chapelle-du-Châtelard. PHOTO/PF

Pour les Jeunes Agriculteurs de l’Ain, l’installation reste LA priorité. Un enjeu majeur pour l’avenir de l’agriculture, à l’heure où 58 % des agriculteurs ont 50 ans et plus, et qu’un tiers d’entre eux partiront à la retraite d’ici dix ans. Communiquer positivement, et de manière lucide sur le métier, participe efficacement à attirer des jeunes. Les JA de l’Ain organisaient ainsi le 22 novembre une rencontre à destination des élèves de l’enseignement agricole sur l’exploitation du Gaec de Josserand à la Chapelle-du-Châtelard. L’occasion d’échanger avec Simon Rimaud, installé au sein du Gaec depuis le 1er novembre 2018, qui témoignait de son parcours, ses motivations, et son amour du métier, devant une classe de 28 élèves de Seconde Pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) du lycée des Sardières de Bourg-en-Bresse. Après un Bac STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) au lycée de Cibeins, suivi par un BTS ACSE (Analyse et conduite des systèmes d’exploitation), Simon Rimaud partira s’enrichir de nouvelles expériences au Canada et en Australie. À son retour en 2017, il sera aide familial, avant de s’installer l’année suivante. Une exploitation familiale, créée en 1960 par le grand-père de Simon, puis reprise par son oncle et son père qui a fait valoir ses droits à la retraite en 2018. Simon est aujourd’hui associé avec son oncle, Cyrille Rimaud, maire de la commune et président du syndicat des eaux. Les 100 laitières du cheptel produisent quelque 750 000 litres vendus à la laiterie de Bressor ; 15 000 litres sont transformés sur la ferme en glaces artisanales par la tante de Simon, salariée de l’exploitation, aidée par un apprenti. Une activité démarrée en 2015 qui croît d’année en année, tant est si bien que le Gaec livre aujourd’hui pas moins de 40 points de vente collectifs dans un rayon de 130 kilomètres autour de la ferme, et qu’un cousin de Simon projette de s’installer au printemps prochain pour développer ce volet vente directe et transformation. 
 
Éleveur, une vocation !
 
« Je me suis installé car j’ai toujours voulu faire agriculteur. C’est vraiment une passion depuis tout petit. Et la production de glaces, c’est quelque chose de vraiment intéressant. Du circuit-court, du local…, d’où le développement de l’activité », explique le jeune éleveur. Et d’enchaîner sur son parcours à l’installation : prise de contact dès son retour du Canada en novembre 2017 avec le Point Accueil Installation (PAI), puis élaboration du Plan de développement de l’exploitation (PDE) et de son projet, et la réalisation de plusieurs formations (stage 21 heures, entente entre associés, fiscalité & juridique). Après quatre ans d’activité, l’éleveur tire un premier bilan des plus positifs : « Le bilan financier de l’exploitation est très bon. Le bilan humain aussi. On a un renouvellement des générations, et on prend des jeunes en apprentissage. On dégage du temps libre, avec un bon équilibre vie privée et vie professionnelle, des vacances et un week-end sur deux. Et avec l’arrivée de mon cousin l’an prochain, nous avons un objectif de 40 000 litres de lait transformés d’ici quatre ans ainsi que le projet d’accueil de public à la ferme ». Un bel exemple de réussite et d’épanouissement personnel pour les jeunes du lycée agricole Les Sardières pour qui c’était leur première visite d’exploitation agricole. Un moment d’échange qualifié de « très pertinent » par Sébastien Sguerri, leur professeur de zootechnie/productions animales.

L’installation aidée dans l’Ain en 2022 – Chiffres clés

51 installations aidées, contre 39 en 2021
Filières : Elevage laitier : 53 %. Volailles : 20 %. Bovins viande : 16 %. Ovins : 12 %. Maraîchage : 10 %.
Signes de qualité : 53 % (48 en 2021)
45 % d’installations hors cadre familial
80 % en société
Age moyen : 28,9 ans 
25 % de femmes
Montant moyen de la DJA (Dotation Jeune Agriculteur) par zone : 30 900 € en plaine, 50 325 € en montagne, 41 138 € en zone défavorisée.