Écoutez gens des villes !
Comme tout un chacun, l’agriculteur a besoin de respect et de reconnaissance. Pourtant des vagues de dénigrement déferlent sur nos campagnes et mettent en cause les pratiques agricoles en usage. Si le phénomène a pris de l’ampleur avec l’apparition des réseaux sociaux, il n’est pas nouveau. Déjà, dans les 80, les organisations agricoles de l’Ain avaient lancé deux journaux gratuits pour tenter d’engager un dialogue avec les gens des villes.

Si les générations les plus âgées restent encore imprégnées d’une culture rurale, voire agricole, force est de constater que les nouvelles générations se sont éloignées de leurs origines paysannes et de la culture qui était la matrice. Ce basculement date du début du 20e siècle renforcé dans les années 1950-1960 lorsque, dans les familles, le rêve des enfants - et même souvent celui des parents - était de devenir ouvrier, employé ou fonctionnaire plutôt que de rester paysan. Claude Michelet dans son roman « Des grives aux loups » (1) et Jean Ferrat dans sa chanson « La montagne », évoquent avec justesse et poésie cette rupture et la volonté des jeunes de vivre « loin de la terre où ils sont nés ». Ainsi, le lien avec le monde agricole s’est-il peu à peu distendu, effiloché jusqu’à l’incompréhension réciproque. Deux visions de la campagne Les citadins oublieux de leurs racines ont une...
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