Encore des inquiétudes pour le miel en 2019

Pour la quatrième année consécutive, FranceAgriMer a publié, fin juin, son Observatoire du miel et de la gelée royale pour l'année 2018. Une très bonne année pour le secteur : « après une production particulièrement faible de 16 099 tonnes en 2016 et 19 788 tonnes en 2017 », la production est estimée, pour l'année 2018, à « 27 736 tonnes en 2018 », soit « 40 % en plus par rapport à 2017 », indique le rapport. Le miel certifié bio représente 10,3 % du total. Le nombre d'apiculteurs a continué de croître pour l'année 2018. Les effectifs de la profession ont en effet augmenté de 5 % en un an : il y avait 56 773 apiculteurs en 2018, contre 53 953 en 2017. La structure du marché ne change pas : la proportion des apiculteurs détenant moins de 50 ruches reste à 92,5 %. Selon FranceAgriMer, la production a particulièrement été concentrée dans la moitié Sud de la France, particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes (18 % de la production nationale), suivie par l'Occitanie (16 %), et le Grand-Est (14 %). Autant de régions en grande difficulté cette année, les organisations craignant de très mauvaises récoltes pour 2019 à cause du climat.
Miellées catastrophiques au printemps 2019
Dans un communiqué du 22 juillet, le réseau Biodiversité pour les abeilles a ainsi confirmé les miellées « catastrophiques » du printemps. « Les gels de la fin d'hiver », « les intempéries », le « mauvais temps » ont provoqué la disparition « de nombreuses ressources alimentaires » au printemps pour les abeilles, déplore l'association, qui appelle à la mise en place d'un « plan national de ressources alimentaires ». Par ailleurs, les apiculteurs peuvent difficilement se rattraper sur les cultures mellifères, indique l'organisation. La sécheresse a « fortement touché » des productions agricoles indispensables aux abeilles comme le colza. « 25 à 30 % des surfaces de colza ont été retournées », regrette ainsi le réseau. Quant au tournesol, ses surfaces « stagnent » depuis des années et « le développement d'espèces invasives menace sa pérennité ». L'étude de FranceAgriMer est basée sur un questionnaire ciblant prioritairement « les apiculteurs détenant plus de 50 ruches ». Les données finales ont été obtenues à « l'aide de différentes méthodes statistiques ». Un bilan de la campagne 2018, encore plus précis, devrait paraître avant la fin de l'été, indique FranceAgriMer.