BILAN

Regard sur les résultats économiques de 2022 de la ferme Auvergne-Rhône-Alpes

L’année 2022 a été marquée par une forte inflation sur les prix de vente pour la plupart des productions agricoles, accompagnée d’une forte augmentation des charges d’approvisionnement, notamment des engrais, des aliments du bétail et de l’énergie. Selon les chiffres du réseau d'information comptable agricole (Rica) d’Agreste, l’excédent brut d’exploitation (EBE) moyen par équivalent temps plein (ETP) non salarié s’élève à 55 860 € en 2022 (+ 3 % par rapport à 2021). C’est 34 % en dessous de la moyenne nationale.

Des écarts selon les spécialisations

En bovins lait, la forte augmentation du prix du lait en 2021 (+ 14 %) s’est répercutée sur l’EBE/ETP non salarié pour s’établir à 63 300 €. Il se situe au-dessus de la moyenne régionale, mais reste inférieur de 28 % à la moyenne nationale. En bovins viande, la hausse des cours des broutards et de la viande bovine se traduit par un EBE/ETP non salarié de 45 873 €, « mais qui reste inférieur de 10 000 € à la moyenne nationale », relève Agreste. Les éleveurs en polyculture élevage dégage un EBE/ETP de 55 681 €. En volailles, l’EBE/ETP se monte à 67 733 euros. Avec 37 339 €, ce sont les exploitations ovines et caprines qui dégagent l’EBE/ETP le plus faible, « les cours élevés des agneaux n’ayant pas compensés la hausse des charges ».

Productions végétales

Pour la deuxième année consécutive, les exploitations régionales de grandes cultures se hissent à la tête du peloton avec un EBE/ETP non salarié moyen de 75 500 € (+ 1,2 % par rapport à 2021). « L’augmentation des cours des céréales a permis de contrebalancer les rendements médiocres », commente Agreste. L’EBE des viticulteurs se situe à 65628 € en 2022 (- 3 %/2021) et celui des maraîchers et arboriculteurs chute de 27 % par rapport en 2021 pour s’établir à 44 864 €.

Solde disponible

Après la déduction de l’EBE, des cotisations sociales et des frais financiers, le solde disponible est utilisé pour autofinancer les investissements et rémunérer l’agriculteur. En Auvergne-Rhône-Alpes, se solde s’élève en moyenne à 30 900 € par équivalent temps plein non salarié. Ce sont les éleveurs ovins-caprins qui obtiennent le disponible le plus faible (18 000 €), et les céréaliers le plus élevé (50 400 €). En 2022, les exploitations de la région ont investi 31 900 € en moyennes, soit 14 % de plus qu’en 2021. « Les exploitations bovins mixte et bovins lait ont réalisé des investissements conséquents en matériel, outillage et bâtiment », indique Agreste.

C.D