FILIÈRE OVINE
Arrêt de l’abattage d’ovins dans l’Ain : la filière se décarcasse pour trouver une solution

Alors que la Compagnie d’abattage de Bourg-en-Bresse (Cab) avait jusqu’ici décalé la date d’arrêt de sa chaîne d’abattage d’ovins, l’échéance du 30 juin ne sera cette fois-ci pas différée. La filière ovine départementale, qui espérait un énième report, doit trouver dans l’urgence une solution de repli le tant que le futur abattoir petits ruminants situé zone Cénord soit opérationnel courant 2025. 

Arrêt de l’abattage d’ovins dans l’Ain : la filière se décarcasse pour trouver une solution
Depuis cette semaine, une centaine d'agneaux de l'Ain sont abattus dans le Jura. ©Thierry Moiroux

Ascenseur émotionnel pour les éleveurs ovins aindinois. Alors que les filières ovine et caprine ont tenu l’assemblée générale constitutive de la nouvelle SCIC Pôle des Bergers, porteuse du projet du futur abattoir petits ruminants à Bourg-en-Bresse* mardi 25 juin, l’arrêt de la chaîne d’abattage d’ovins de la Cab était maintenu pour la même semaine, en date du 30 juin. L’abattoir l’avait annoncé en conseil d’administration en juin 2021, pour des raisons de rentabilité et d’obsolescence, mais avait jusqu’ici ajourné toutes les échéances. Cette fois-ci le couperet tombe. Bien qu’au courant, la filière ovine espérait vivement que l’avancée de son projet convaincrait la Cab d’attendre jusqu’à la mise en service de son futur abattoir. « On pensait que l’abattoir nous donnerait un peu de délai, au moins jusqu’à la fin de l’année mais il n’y a pas moyen », regrette Michel Joux, président de la Coopérative des bergers réunis de l’Ain (Cobra). 

Une alternative du côté du Jura

En mal de solution, celle-ci a dû se tourner en urgence vers un autre atelier pour les prochains mois, du côté du Jura, à l’Abattoir du bassin lédonien (ABL) à Perrigny. Une centaine d’agneaux y seront abattus chaque semaine à partir de la semaine prochaine, après quelques réglages de dernière minute. « On est en plein dedans. Ils le savent (la filière, NDLR) depuis longtemps et ils nous préviennent deux jours avant l’arrêt de l’abattage. On y arrivera, mais quand on travaille dans l’urgence on fait toujours du sale boulot. Pour l’abattage ça ira, c’est plus pour le transport et le rapatriement des abats que c’est compliqué : est-ce qu’on les met en sacs, en gondoles, où est-ce qu’il faut les livrer ? », expliquait Rachel Royer, présidente de la Comtoise des viandes Jean Royer **, vendredi dernier. La société spécialisée dans la découpe, le conditionnement et l’expédition de viande fera l’intermédiaire entre l’abattoir et le département. Malgré la soudaineté, Rachel Royer est confiante. Et Michel Joux de noter : « Maintenant il faut créer cet outil d’abattage qui est primordial pour notre département. » 

 

*L’atelier sera installé dans l’un des bâtiments d’Agro découpes services (ADS), 10 rue Joseph Jacquard à Bourg-en-Bresse. 

** sur le même site à Perrigny. 

Margaux Balfin