Dimanche à 8 h 30 l'alerte était déclenchée au Gaec des Perses. Au programme de la matinée : simulation d'incendie, extraction d'un des associés victime de fumées et premiers soins, évacuation des animaux... « Nous organisons une manœuvre générale sur un site choisi dans notre secteur une fois par an avec un scénario complet. Toutes les semaines, un groupe de six à huit sapeurs-pompiers effectue également des exercices de simulation », explique l'adjudant-chef Pascal Lagrange du centre d'incendie et de secours de Montmerle-sur-Saône qui regroupe 58 sapeurs-pompiers. Au Gaec ce dimanche, 35 sapeurs-pompiers sont à pied d'œuvre. Les conditions sont idéales car une réserve incendie de 120 m3 a été installée sur l'exploitation.

Victime d'un incendie en 2011

« C'était une obligation, à la demande du Sdis, liée au permis de construire, avec récupération des eaux du toit. La réserve la plus proche était à 1,5 km », explique l'un des trois associés, Didier Farfouillon. « Le Gaec a déjà vécu un incendie en 2011 dans l'ancien bâtiment qui était à Lurcy. Tout le stock de fourrage de l'année avait brûlé, plus une partie de la maison d'habitation de mon associé », ajoute l'éleveur. Alors que sur la grande échelle deux sapeurs-pompiers arrosent le toit de l'exploitation, à quelques mètres de là deux de leurs collègues s'entraînent sur un mannequin pour porter les premiers secours : massage cardiaque, utilisation du défibrillateur, le tout en présence de l'infirmière du centre de secours.

Intervenir avec des annimaux

« Nous avons également organisé une simulation d'accident : un pompier renversé par un bovin lors de l'évacuation des animaux afin d'évaluer la réaction de ses collègues, pour ne pas paniquer et que le travail se poursuive efficacement avec une personne de moins », ajoute l'adjudant-chef.

Secours à la personne : 70 % de l'activité

En 2018, 495 interventions étaient enregistrées (fin septembre) au centre d'incendie et de secours de Montmerle, dont 548 sorties d'engins : 41 accidents routiers (8 %), 46 opérations diverses (9 %), principalement des destructions de nids de frelons, 51 incendies (10 %) et 357 secours à la personne (72 %). Le centre dispose d'un sapeur-pompier référent animalier amené à intervenir pour des chiens accidentés, des chevaux ou vaches tombés dans une piscine, mais aussi lorsque des Nac (nouveaux animaux de compagnie) comme des serpents ou mygales s'échappent de leur vivarium. En fin de matinée, à l'heure du débriefing, Didier Farfouillon rappelait toutes les précautions à prendre pour évacuer le bétail dans les meilleures conditions : « l'objectif est de libérer les animaux rapidement car une vache qui casse un cornadis dans l'affolement et part avec, c'est impossible à gérer. Une voix calme, la plus maîtrisée possible, le contact rassurant avec l'animal sont primordiaux car quand ça donne un coup de pied ça peut vous détruire un genou... ». Un par un, tous se sont essayé à libérer une vache du cornadis sans l'affoler, ce qui n'est pas une mince affaire.

Patricia Flochon