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Les travaux agricoles se poursuivent, malgré le manque de carburant

En dépit des difficultés d'approvisionnement en gazole non routier (GNR) liées à la grève des raffineries fin septembre, les activités de semis et d'arrachage ont pu être menées à bien.

Les travaux agricoles se poursuivent, malgré le manque de carburant
Selon FranceAgriMer, au 20 octobre 2022, 46 % des surfaces de blé tendre ont été semées contre 36 % en 2021 à la même date. ©LGSeed

Alors que la grève de salariés de raffineries ne touche plus que deux sites de TotalEnergies, en Normandie et dans le Rhône, les pénuries d'approvisionnement en gazole non routier (GNR) sont en train de se résorber. Depuis le lancement du mouvement de grève le 27 septembre, les agriculteurs ont connu une situation particulièrement ardue avec des livraisons effectuées in extremis, et ce en pleine période de récolte des betteraves et des pommes de terre et des semis de céréales. Malgré l'intervention des préfets auprès des fournisseurs, les livraisons ont été particulièrement laborieuses, notamment dans les Hauts-de-France, le Grand Est, l'Île-de-France, le Centre-Val de Loire, la Bourgogne-Franche-Comté et Rhône-Alpes. La semaine du 17 octobre, les agriculteurs demandaient toujours à être prioritaires pour s'approvisionner en carburant. À ces difficultés s'étaient ajoutées celles du coût du GNR, dont les prix continuent de grimper : le 21 octobre, ils s'élevaient à 1,54 euros/l TTC, contre 1,28 euros/l TTC le 23 septembre (source : ecologie.gouv.fr).

Un accès aux réserves stratégiques

Pour éviter d'irrémédiables pertes, les filières agricoles se sont rapidement mises en ordre de bataille. C'est notamment le cas de la filière betterave et sucre. À la suite d'une rencontre le 5 octobre avec le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, la France avait libéré une partie de ses réserves stratégiques le week-end du 8 et 9 octobre. « Il y a eu une vraie compréhension et une bonne réactivité des autorités et le groupe a pu bénéficier de l'utilisation de ces stocks », précise le groupe Cristal Union. S'il admet avoir fait face à une situation « tendue », il précise que « ses usines n'ont jamais été ralenties depuis le début des blocages ». Même son de cloche du côté du groupe sucrier Tereos pour qui les réserves stratégiques ont permis de poursuivre l'arrachage des betteraves. Lors de l'inauguration du Salon international de l'alimentation le 15 octobre, le ministre de l'Agriculture avait par ailleurs annoncé l'importance de veiller à ce que la grève ne vienne pas « trop obérer les activités de semis ». À l'heure actuelle, elles ne semblent pas affectées par la pénurie de carburants. Dans le rapport hebdomadaire CéréObs de FranceAgriMer, au 20 octobre 2022, 46 % des surfaces de blé tendre ont été semées contre 36 % en 2021 à la même date. En orge d'hiver, 67 % des surfaces ont été semées contre 54 % en 2021 à la même date. Ce que confirme Luc Smessaert, exploitant près de Beauvais et vice-président de la FNSEA qui évoque « un rattrapage » dans les semis grâce aux conditions météorologiques favorables.

 J.J.