SYLVICULTURE
Forêt d’avant, forêt d’aujourd’hui

Les sylviculteurs de Bresse Dombes Revermont (SBDR) organisent régulièrement des réunions d’information sur le thème de la forêt, ouvertes à tous les propriétaires de parcelles boisées. La dernière s’est déroulée au lieu-dit des Corbières, à Saint-Etienne-du-Bois.
Forêt d’avant, forêt d’aujourd’hui

Le 4 mai, c'est sur la commune de Saint-Etienne-du-Bois que les adhérents de l'association SBDR et les propriétaires forestiers locaux ont été invités à participer à une journée d'information. Joseph Calland, propriétaire forestier passionné depuis sa jeunesse, et Jean-Baptiste Menendez, technicien forestier, ont pris tour à tour la parole pour présenter les forêts visitées.
Après que les forêts locales aient alimenté la construction des fermes bressannes de la commune il y a plus d'un siècle, les terrains qu'elles occupaient ont été utilisés pour le pâturage des animaux. Monsieur Calland se souvient avoir emmené paître les animaux sur ces parcelles : à l'époque, pas de forêt sur la zone, seuls quelques arbres épars. Et pourtant, aujourd'hui la forêt occupe le terrain au lieu-dit des Corbières. Les quelques pins weymouth et chênes communs présents dans les haies de l'époque ont ensemencé l'ensemble des parcelles qui, aujourd'hui, sont constituées en majeure partie de ces essences.

 

Joseph Calland raconte l’histoire de la forêt des Corbières.

Cycle sylvigénétique

C'est ici qu'entre en jeu la notion de cycle sylvigénétique (ou cycle sylvogénétique) qui définit le cycle d'évolution naturelle d'une forêt non exploitée par l'homme (comme ce fut le cas lorsque le pâturage du secteur a cessé). Nous commençons par une zone de terrain nu, puis envahie par les herbacées et semi-ligneuses (ronces, épines), puis par les essences pionnières (bouleau, trembles, acacias). Viennent ensuite les chênes et autres essences post-pionnières (frênes, érables) et enfin les essences dryades (hêtres, sapin, épicéa...) qui ont souvent la caractéristique d'être sciaphiles, c'est-à-dire de supporter l'ombre dans leur jeune âge.
En temps normal, l'intervention de l'homme vient empêcher l'installation du dernier stade et fait revenir le peuplement plus tôt dans le cycle. Ce fut le cas aux Corbières, puisqu'il y a plus de vingt ans, une éclaircie a été réalisée en commun par l'ensemble des propriétaires. Ce fut l'occasion de créer une place de dépôt, une piste et un réseau de fossés pour permettre le drainage de l'eau. Aujourd'hui, les Corbières voient l'installation d'une nouvelle essence, le chêne rouge d'Amérique. Celui-ci a été planté aux alentours et son abondante régénération lui permet de couvrir de plus en plus de terrains. Si aujourd'hui le pin weymouth est le roi des Corbières, il y a fort à parier que dans les siècles à venir, ce soit le chêne rouge d'Amérique qui le détrône.
Alain Chapuis, conseiller départemental et maire de Saint-Etienne-du-Bois, a aussi pris la parole pour donner sa vision de la forêt et de l'intérêt des actions menées par les sylviculteurs locaux. Cette journée instructive et ensoleillée s'est terminée autour d'un verre de l'amitié offert par Joseph Calland. Le SBDR organisera de nouvelles réunions d'information en juin et juillet, ouvertes à tous les propriétaires forestiers.

Jean-Baptiste Menendez, SBDR
06 43 63 78 08