ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Candidats sortants : quelles sont leurs priorités en matière d’agriculture ?

Le premier tour des élections législatives a eu lieu ce dimanche 30 juin. Le Rassemblement national est arrivé en tête sur la quasi-totalité du département. 

Candidats sortants : quelles sont leurs priorités en matière d’agriculture ?
©Cheik Saidou_agri.gouv.fr

Le premier tour des élections a placé le Rassemblement national en tête des suffrages dans quatre circonscriptions de l’Ain, à l’exception de la troisième dans le Bugey, remportée pour l’instant par la présidente de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale Olga Givernet. Si Damien Abad, député sortant (Divers droite sans étiquette) de la cinquième circonscription, a été éliminé dès le premier tour, les quatre autres circonscriptions ont donné lieu à des triangulaires. Chacun des troisièmes candidats, tous du Nouveau front populaire, se sont toutefois désistés au profit de candidats mieux placés pour faire barrage au Rassemblement national. À l’issue de ce premier tour, il est temps de dresser un premier bilan, et de rappeler les priorités des partis en matière d’agriculture, dixit un candidat de chaque couleur politique. 

RN : pour une baisse du coût de l’énergie

Du côté du RN, cinq candidats sont encore en lice (Christophe Maître, Andréa Kotarac, Karine Dubarry, Jérôme Buisson et Marc Chavent). « Notre priorité, c’est la baisse de la TVA sur le coût de l’énergie », allègue Andréa Kotarac, président du groupe RN à la Région (élu comme fondateur du Front de gauche), ancien attaché parlementaire de Marine Le Pen et candidat transfuge venu du Rhône dans la deuxième circonscription. Le parti de Jordan Bardella se targue par ailleurs d’être fervemment opposé à l’ensemble des traités de libre-échange, et de brandir l’exception agricole française comme clé de voute de son programme agricole. Plus localement, Andréa Kotarac, qui a fait campagne dans les cours de fermes cette semaine, veut assoir la Plaine de l’Ain comme une réserve alimentaire pour la métropole de Lyon. Il dit aussi vouloir soutenir le projet du futur abattoir petits ruminants si tel besoin était. 

LR : pour une agriculture rémunératrice 

Arrivé deuxième sur la première circonscription, Xavier Breton est le dernier candidat Les Républicains en lice. Avec son suppléant Jean-Yves Flochon, maire de Ceyzériat, président de l’Association des maires de l’Ain et vice-président du Conseil départemental délégué à l’Agriculture, il défend une agriculture souverainiste, demandant à ce que le Parlement soit associé à la rédaction et à l’approbation des traités de libre-échange. Attaché à la valeur de travail, Xavier Breton place aussi la rémunération des agriculteurs au cœur de son programme. Député sortant, il est plusieurs fois intervenu dans l’hémicycle sur la politique agricole. Il a entre autres largement décrié le rapport de la Cour des comptes appelant à la réduction du cheptel bovin. Il a aussi voté en faveur du PLOA qu’il disait « aller dans le bon sens » et vouloir le « muscler » (il déposait notamment un amendement en ce sens le 10 mai dernier). Il plaide notamment la spécificité de l’enseignement agricole, le rôle essentiel des agricultrices, un meilleur étiquetage des produits ou encore le renouvellement des générations. 

NFP : lutter contre la concurrence déloyale 

Florence Pisani, candidate La France insoumise sur la cinquième circonscription, est aussi la dernière candidate en lice de son alliance politique. Si elle devait ne retenir qu’une mesure phare de son programme agricole, la professeure d’histoire-géographie, retiendrait la mise en place de mesures douanières pour lutter contre la concurrence déloyale et favoriser l’excellence à la française. Pour garantir une meilleure rémunération des agriculteurs, elle milite aussi en faveur de prix planchers. C’est d’ailleurs l’une des positions les plus clivantes sur le dossier de la loi EGAlim, l’ensemble de la droite et de l’extrême-droite, ainsi que la majorité présidentielle s’opposant plutôt à des prix garantis, estimant qu’ils pourraient se transformés en prix plafonnés. Afin de favoriser la transition des exploitations vers des systèmes agricoles plus verts et respectueux de l’environnement, la candidate de la gauche envisage la possibilité de reprendre la dette des agriculteurs. Et de retenir : « Ce qui me touche le plus localement, c’est la difficulté qu’ont les fermes pour se renouveler ». 

Majorité présidentielle : pour une construction du prix en avant

Christophe Coquelet, Romain Daubié, Olga Givernet : trois candidats, dont les deux derniers à leur réélection, défendront les couleurs de la majorité présidentielle au second tour. Olga Givernet a souligné l’importance primordiale pour l’État de soutenir le secteur économique agricole. Évoquant la loi EGAlim lors d’une rencontre avec la FDSEA et JA de l’Ain, la candidate a dit non pas des « prix planchers » mais « une construction en avant du prix agricole qui intègre les coûts interprofessionnels ». Olga Givernet a aussi énuméré les premières propositions de la mission d’analyse de la loi, entre autres : intégrer de nouvelles filières (fruits et légumes, céréales) et pousser le modèle à l’échelle européenne. Pour encourager le renouvellement des générations, Christophe Coquelet veut aussi miser sur un discours « valorisant et optimiste » de la part des jeunes agricoles, et « travailler pourquoi pas avec les lycées professionnels agricoles » en ce sens. Dans la continuité des mobilisations agricoles, Olga Givernet entend pérenniser les « France services agricoles » comme héritières du Service unique agricole. Comme ses homologues au RN, Jérôme Buisson, et d’EELV, Maxime Meyer, Romain Daubié s’est aussi investi localement en faveur de la pisciculture, en tant que membre de la commission économique à l’Assemblée nationale, ou encore dans le dossier de la TVA dans la filière équine. Il entend par exemple faire valoir la production locale de crevettes. Christophe Coquelet propose aussi d’alléger les taxes pour faciliter l’installation de jeunes agriculteurs. 

Margaux Balfin 

CANDIDATS/ Restent en lice

Première circonscription (deux candidats)

Christophe Maître, Rassemblement national (23 819 voix et 39,37 %) ;

Xavier Breton, Les Républicains (14 495 voix et 23,96 %) ;

Désistement de Sébastien Guéraud, PS – Nouveau front populaire (14 188 voix et 23,45%) ;

Deuxième circonscription (deux candidats)

Andréa Kotarac, Rassemblement national (28 189 voix et 39,20 %) ;

Romain Daubié, apparenté MoDem – majorité présidentielle (17 414 voix et 24,21 %) ;

Désistement de Maxime Meyer, EELV – Nouveau front populaire (16 981 voix et 23,61 %) ;

Troisième circonscription (deux candidats)

Olga Givernet, Ensemble – majorité présidentielle (17 420 voix et 32,40 %) ; 

Karine Dubarry, Rassemblement national (17 452 et 32,11 %) ;

Distement de Christian Jolie, La France insoumise – Nouveau front populaire (13 497 voix et 25,12 %) ;

Quatrième circonscription (deux candidats)

Jérôme Buisson, Rassemblement national (30 221 voix et 46,01 %) ;

Christophe Coquelet (14 367 voix et 21,87 %) ;

Désistement de Charline Liotier (13 113 voix et 19,96 %) ;

Cinquième circonscription (deux candidats)

Marc Chavent, Les Républicains allié au RN (20 161 voix et 39,12 % des votes exprimés) ; 

Florence Pisani, La France insoumise – Nouveau front populaire (12 542 voix et 24,34 %) ;