TRANSFORMATION
« Un abattoir ferme chaque mois depuis septembre 2023 »
Culture Viande tire la sonnette d’alarme : pris en étau entre manque d’animaux, prix des bêtes élevés, flambée des charges et consommation en berne, les abattoirs sont en difficulté.
Entre décapitalisation, flambée des charges industrielles et effets de l’inflation, « un abattoir ferme chaque mois » depuis septembre 2023, alerte Yves Fantou, président de Culture Viande. « Notre principal problème, c’est la décapitalisation », résume-t-il. Pour les viandes bovine, porcine et ovine, l’année 2023 a été marquée par de fortes chutes de production et des cotations en sortie d’élevage très élevées. Par ailleurs, la hausse du coût des intrants industriels (énergie, transport, etc.) a particulièrement affecté les plus petits outils. Face au manque d’animaux, « beaucoup d’abattoirs tournent quatre jours sur cinq, des restructurations et des transferts d’activité ont déjà eu lieu », le directeur de Culture viande. Une situation économique encore aggravée par l’effondrement du prix des coproduits. Pour accompagner le secteur, la stratégie abattoirs du ministère de l’Agriculture vise à identifier le maillage pertinent et nécessaire pour chaque territoire et à accompagner des outils sélectionnés (50 M€ de garantie d’emprunts). Une démarche qui semble s’adresser plutôt aux abattoirs publics ou soutenus par les collectivités locales, ce qui fait craindre des « distorsions de concurrence » à Culture Viande.
Y.G