MOBILISATION SYNDICALE
« C’est un coup de semonce à l’adresse du gouvernement » (+ VIDÉO)
Quelles sont les raisons de la mobilisation du 10 juin ?
Michel Joux : « En début d'année, le président de la République a prononcé trois discours séduisants et au final quand on voit ce qu'il fait avec son gouvernement ! On n'est pas du tout à la hauteur et l'agriculture se meurt petit à petit. L'agriculture n'a pas assez de rentabilité car les charges sont trop élevées et les prix sont trop bas. La loi sur les EGA n'est pas encore finalisée. Elle va être discutée au Sénat puis revenir de nouveau devant l'Assemblée. Le chemin est encore long. Les avancées obtenues restent à concrétiser et d'autres sont à obtenir. Les accords de libre-échange continuent d'être négociés menaçant les agriculteurs français. C'est donc sur un grand nombre de sujets que nous nous mobiliserons dimanche soir. Ce sera un coup de semonce à l'adresse du président Macron et de son gouvernement pour qu'ils prennent des engagements enfin cohérents sur plusieurs mesures : construction des prix en fonction des coûts de production, non-surtransposition des réglementations, coût du travail, fiscalité, retraites, loup.... »
Nicolas Merle : « Sur la Pac par exemple, le président de la République a deux discours. Quand il parle aux agriculteurs français, il dit qu'il est là pour soutenir la Pac et son budget afin de défendre l'agriculture française et quand on discute avec certains députés européens, on nous dit que la présidence française ne défend pas le budget Pac. »
Quelle sera l'organisation de la mobilisation à partir du 10 juin ?
M.J. : « Dimanche soir, le 10 juin, nous nous mobiliserons sur trois points de rassemblement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, et beaucoup d'autres au niveau national. Cela démarrera à 21 heures avec le blocage de raffineries pour avoir un levier de pression sur le gouvernement. On mise sur la présence des agriculteurs de la région pour se relayer sur le site 24h/24h. Les fédérations départementales pourront donner tous les renseignements. »
N.M. : « Il y a un site à Clermont-Ferrand et deux sites autour de Lyon. On attend un maximum de jeunes agriculteurs pour obtenir des avancées. Ce sera peut-être le début d'une longue mobilisation qui pourra durer dans la semaine mais peut-être dans les mois à venir si l'on n'est pas écouté par ce gouvernement. »
Propos recueillis par Alison Pelotier
Voir : La vidéo de l'interview