CAPRINS
L’association de production régionale de chevreaux sur les rails

Le 22 janvier dernier, une vingtaine d’éleveurs caprins se sont réunis dans la Drôme afin de créer la première association de producteurs de chevreaux d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’occasion de rappeler les objectifs de la structure, ainsi que les conditions d’adhésion.

L’association de production régionale de chevreaux sur les rails
L’association de production régionale de chevreaux souhaite valoriser cette viande encore peu connue des consommateurs. ©Pixabay

Le projet était dans les tuyaux depuis déjà de nombreux mois. Le 22 janvier dernier, l’association de producteurs de chevreaux d’Auvergne-Rhône-Alpes a officiellement vu le jour à Alixe (Drôme). À sa tête, Denis Dumain, éleveur d’une centaine de chèvres au sein d’un Gaec de trois associés à Ribes, dans le sud de l’Ardèche. Depuis huit ans, l’éleveur produit des chevreaux lourds, dont la viande est ensuite découpée, mise sous vide et commercialisée en vente directe. « Je ne trouvais pas logique de dire que le chevreau est un sous-produit du lait, alors que nous en vendons sur notre exploitation et que cela plaît », explique le quinquagénaire, fraîchement élu. Les départs à la retraite de nombreux ramasseurs, puis la création d’un plan de filière dédié à la production de chevreaux, ont fini par accélérer les choses.

2024, année test

Avec cette association, les éleveurs souhaitent valoriser cette viande encore peu connue des consommateurs, bien que familière des anciennes générations. « Nous voulons la travailler afin qu’elle soit plus finie et plus gustative, tout en ayant des vrais morceaux. Le chevreau lourd demande plus de travail, mais représente une réelle alternative rémunératrice », assure le président. Le prix de vente au kilo varie de 17 à 22 € selon la pièce et le mode de vente. Afin d’optimiser les achats, chaque éleveur qui adhère à l’association est invité à s’engager sur le nombre de chevreaux livrés par an. « L’objectif, c’est que les laitiers engraissent sur la ferme et aient un revenu supplémentaire. Selon le mode d’élevage, les coûts de production d’un chevreau varient de 70 à 90 €. Nous garantissons donc un prix d’achat supérieur, afin que les éleveurs puissent avoir une marge et que personne ne vende à perte. » Pour respecter cet engagement, aucun arbitrage sur la race n’a été fait. Les éleveurs ont en revanche statué sur deux critères. Chaque chevreau doit être nourri au colostrum pendant 5 jours et peser au moins 10 kg carcasse. Dans un premier temps, ce sera à l’agriculteur d’amener ses bêtes à l’abattoir d’Aubenas (Ardèche), contre une rémunération assurée par l’association. « Si cela fonctionne à Aubenas, ce fonctionnement pourrait se dupliquer à Clermont-Ferrand, Montluçon ou encore Corbas… » Côté vente, l’association est actuellement en négociation avec un premier client de la grande surface pour l’achat d’environ 200 chevreaux. 2024 sera donc une année test. Ce qui n’empêche pas le président d’imaginer, à plus long terme, l’intégration de la vente directe, ou encore l’adhésion à la marque « Ma région c’est terroir » promue par la Région.

Léa Rochon