Congrès de la FDSEA
Les interventions des élus

Chaque année, le congrès de la FDSEA permet aux responsables des cantons et des filières de passer derrière le micro. Voici les interventions que nous avons pu compiler (celles manquantes seront ajoutées dés réception)
Les interventions des élus

Adrien Bourlez, président de la FDSEA

 

Messieurs les Députés,
Madame la Sénatrice, Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Conseillers départementaux,
Messieurs les Conseillers régionaux
Monsieur le Maire de Tossiat (Roger Fenet)
Mesdames et Messieurs les Présidents d'organisations professionnelles agricoles,
Mesdames et Messieurs les représentants des administrations,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs
Mesdames et Messieurs les représentants de la presse,
Mesdames et Messieurs les responsables syndicaux,
Mon cher Daniel (Prieur)

 

Cher(e)s adhérentes et adhérents,

Avant tout chose je tiens à remercier l'équipe locale pour l'organisation de ce congrès et particulièrement Gilles Brenon, Président du syndicat local de Pont d'Ain, Robert Plâtre et Fabienne Fixot qui ont piloté l'organisation de ce congrès.
Je souhaite également remercier vivement Monsieur le Maire de Tossiat, (monsieur Roger Fenet) qui a mis tout en œuvre pour que cette journée se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Enfin, je tiens à remercier chaleureusement nos deux invités :
- Daniel Prieur, pour porter la voix et représenter la FNSEA aujourd'hui. Nous sommes très attachés à notre réseau syndical et en la capacité de la grande maison à faire bouger les lignes. Tu as pu entendre l'expression de notre réseau, de notre base sur les problématiques qui les préoccupent.
- Michel Dantin, pour nous avoir apporté ton regard, depuis l'intérieur de cette commission européenne, sur le projet de la future Pac qui nous inquiète tant.

Nous avons passé une année 2018 particulièrement dense au sein de notre syndicat départemental. Nous nous sommes attachés à mettre en place les orientations de développement de notre FDSEA décidées par le conseil d'administration en 2017 en parallèle d'agir ou réagir en fonction de l'actualité syndicale. Tout cela nous a laissé peu de répit, mais les résultats sont déjà très encourageants.
Nous avions ciblé les trois priorités suivantes pour notre action en 2018 :
- Être au cœur de l'activité syndicale en menant une action sans relâche pour un autre mode de construction des prix, et pour une baisse des charges
- Renforcer notre communication au sein de notre réseau et auprès du grand public et des décideurs publics
- Développer notre activité de services auprès des agriculteurs et auprès de nos adhérents spécifiquement
Sans aucun doute, comme vous avez pu le constater dans le rapport d'activité de Gilles et Sandie, notre action s'est concentrée sur ces priorités.
Dans le cadre de l'élaboration de la loi issue des EGA, nous avons usé de beaucoup de pédagogie pour faire comprendre à tous les décideurs politiques l'enjeux de cette loi. Et je pense que la portée de ces enjeux n'est toujours pas mesurée.
L'inversion de la construction des prix que nous portons se fait dans le cadre d'une vision claire de l'avenir de l'agriculture.
Une vision de production tout d'abord. Nous ne pourrons continuer à produire demain que si nous avons encore des agriculteurs. La rémunération du travail des producteurs est légitime, primordiale et nécessaire si l'on veut assurer le renouvellement des générations. En maintenant nos outils de production, nous maintenons l'activité et le dynamisme des filière de valorisation existantes.
Cette construction des prix doit se faire également dans une vision de stratégie commerciale. Aujourd'hui, de plus en plus de consommateurs à travers le monde sont demandeurs de produits de haute qualité, de garantie de traçabilité, de modes de productions respectueux de l'environnement et du bien-être animal. L'agriculture Française est qualifiée comme étant le modèle « le plus durable au monde ». Cette affirmation n'est pas l'élucubration du syndicaliste convaincu que je suis mais est issue d'un classement paru dans « the économist » et repris par le ministère de l'agriculture.
Prenons cela en compte, renforçons la durabilité de notre modèle et positionnons notre agriculture dans un marché mondial de haute qualité. Mais évidemment en rémunérant cette qualité.
Nous sommes tous prêts à faire évoluer notre modèle vers plus de vert s'il est rémunéré et non pas uniquement indemnisé. Nous sommes tous prêts à utiliser des solutions alternatives aux produits de synthèse actuels si ceux-ci sont efficaces, économiques et plus propres. Le contrat de solution porté par la FNSEA et dans lequel le Ministère de l'agriculture s'est engagé au salon de l'agriculture va complétement dans ce sens.
Il est temps que notre monde politique porte une nouvelle ambition pour notre agriculture et qu'il y mette les moyens nécessaires.
Mais nous ne sommes pas naïfs non plus, nous savons pertinemment que notre salut ne viendra pas des autres. Nous devons aussi nous prendre en main.
C'est ce que nous faisons au sein de la FDSEA.
Nous travaillons depuis plus d'un an maintenant à la mise en place d'un projet « viandes des pays de l'Ain ». Cette démarche, qui implique la création d'une marque, vise à promouvoir dans notre département au sein des GMS et de la restauration hors domicile la consommation de notre viande née, élevée et abattue dans l'Ain.
Mais le projet à des spécificités fondamentales :
- Les prix de vente des animaux sont calculés en prenant en compte les coûts de production et la rémunération des éleveurs. Il rentre donc parfaitement dans la démarche d'inversion de la construction des prix que nous défendons.
- Il doit se baser sur un partenariat avec les acteurs économiques existants du département, comme les abattoirs et les négociants.
Nous devons arriver à ramener de la valeur ajoutée dans nos élevages, à consolider les outils économiques départementaux tout en répondant à une attente forte des consommateurs. Viandes des pays de l'Ain est à son échelle la véritable traduction d'un projet de société.
Et nous comptons vivement sur l'implication des élus locaux afin qu'ils ouvrent les cantines scolaires et la restauration collective à nos produits, de véritables « saveurs de l'ain ».
Nous sommes également en train de travailler très concrètement à la mise en place de contrats de prestations de services environnementaux.
La aussi, il s'agit d'inverser les logiques : ne plus subir des contraintes environnementales dont leur mise en place à un coût et qui ne sont pas rémunérées. La aussi, le projet a des spécificités :
- Il part du principe que les agriculteurs agissent en faveur de l'environnement par exemple en stockant du carbone, en maintenant la biodiversité
- Des actions plus poussées en faveur de l'environnement peuvent être mises en place sous réserve que celles-ci soient rémunérées et non pas simplement indemnisées, c'est-à-dire que l'agriculteur est payé de son travail pour réaliser ces prestations.
- Il doit permettre d'accompagner les agriculteurs dans la reconnaissance de leurs actions en faveur de l'environnement, notamment par la certification HVE, haute valeur environnementale.
Le financement de ces actions serait pris en charge par des entreprises du département, que nous devons convaincre de cette démarche, et qui leur permettraient de répondre à certains aspects réglementaires et de communiquer auprès de leurs clients.
Nous sommes donc proactifs pour défendre cette vision ambitieuse de l'agriculture.
Si nous souhaitons avancer sereinement dans cette voie, cela ne pourra se faire que si nous stoppons fermement les discours extrémistes contre nos pratiques et les actes de violences vis-à-vis de nos outils économiques. Toutes les bornes ont été dépassées en 2018 et pourtant les réactions de nos dirigeants n'ont été que trop timides.
Il faut rétablir un discours de vérité sur nos pratiques, leur évolution mais aussi sur certaines réalités. Oui, pour manger de la viande il faut tuer un animal. Mais non, nous ne maltraitons pas nos animaux, et l'élevage français n'est pas synonyme de déforestation ou d'émission de gazs à effets de serre.
Oui, nous utilisons des produits phytosanitaires, mais non, ce n'est pas par plaisir mais bien pour garantir une production et donc un revenu.
Si nous devons prendre en main notre communication, ouvrir nos fermes, nos responsables politiques doivent prendre leurs responsabilités en ne laissant pas s'infiltrer les discours extrémistes au sein de nos écoles et en permettant que des agissements délictuels ne soient pas condamnés.

Dans le contexte de discussion du nouveau cadre de la Pac, il ne faut pas céder aux sirènes des ces discours en mettant en place des mesures, soi-disant vertes mais dont l'efficacité est plus de douteuse.
Il faut clairement réaffirmer les objectifs de la Pac. Nous sommes conscients qu'il ne s'agit plus aujourd'hui de produire à bas prix les quantités nécessaires pour nourrir la population et que les enjeux environnementaux doivent être pris en considération.
Mais il est urgent de réaffirmer un objectif productif à cette Pac. Elle doit permettre de garantir notre autonomie alimentaire à l'Europe. Il faut cesser cette logique où l'Europe est le seul territoire au monde qui baisse ses accompagnements à l'agriculture.
La Pac de demain doit apporter des filets de sécurité aux agriculteurs, pouvoir lui apporter un soutien lors des coups durs. La Pac actuelle est totalement inefficace en cela et il est temps que l'assurantiel prenne l'essor qu'il mérite. La Pac doit accompagner cela.
Si l'enjeu du développement rural, le deuxième pilier, est fondamental, il faut aussi le redéfinir. Peut on considérer que la rénovation d'un lavoir est du développement rural ? Non.
Les combats syndicaux pour 2019 sont pour beaucoup déjà tracés. Et je n'ai pas tout développé. Je n'ai pas exprimé notre incompréhension dans l'application de la réforme du schéma des structures qui s'est complétement déconnectée d'une réalité de terrain, qui ne s'est réduite qu'à une application administrative basique d'un schéma d'autorisations. Sous cette forme, tout le monde y perdra.
Je souhaite faire part de ma satisfaction dans le lien et les services proposés aux adhérents. Nos animatrices n'ont cessé d'accompagner les adhérents dans leurs démarches administratives ou de les accompagner dans leurs problématiques individuelles. Nous sommes en plein dans notre vision d'appui syndical.
Enfin, pour clore mon propos, je souhaite remercier à tous les agriculteurs, nos partenaires de la CGA et vous tous de nous avoir fait confiance lors de cette campagne pour les élections à la chambre d'agriculture, dont le résultat valide le sens de notre action, mais traduit aussi un besoin pressant de résultats. Et nous le comprenons.
Aussi, je prends l'engagement de continuer d'avancer encore ensemble, les pieds sur terre.

 

 

 

 

 

Roland Minet (canton de Brénod)

 

Mesdames, Messieurs,

La simplification administrative, nous en rêvions, on nous l'a pourtant souvent promise et annoncée et bien, à ce jour, nous n'en avons pas beaucoup vu les effets!
Si ne nous voulons pas les uns et les autres devenir fous, il y a Urgence à sérieusement y travailler!
Nous n'en pouvons plus de la complexité des démarches à effectuer.
Un simple exemple, parmi tant d'autres: un dossier de demande d'autorisation d'exploiter qui a longtemps comporté 4 pages doit se faire aujourd'hui sur un formulaire Cerfa de 10 pages, quant au délai d'instruction nous n'oserons pas vous en parler.
Le drame, c'est que dans toutes nos démarches c'est pareil.
- Dans le cadre de la sècheresse 2018, il faut un dossier régional, suivi d'un dossier départemental,
- pour le transfert de DPB, un véritable casse-tête, un dossier de 30 pages dont plus de la moitié de pages explicatives!
- Pour le remboursement partiel des taxes sur les produits pétroliers, un site informatique Chorus, merveilleux, au point qu'il faut l'aide, bien entendue facturée, des comptables, donc un service payant pour y arriver, soit une partie de l'aide qui s'envole.
- Pour les déclarations PAC, il y a bien souvent besoin d'une aide, également facturée, pour finaliser les dossiers.
- Pour les demandes d'aides, de déclaration de travaux.... c'est la grosse énigme, à qui s'adresser, qui a maintenant pris la compétence: la commune, l'Agglo, la DDT ? Et bien sûr impossible de contacter qui que ce soit au téléphone pour obtenir la moindre info.
C'est la même chose pour les aides sociales auprès de « notre chère MSA » et beaucoup ne demande plus ce auquel ils pourraient prétendre.
Dans les services des impôts, la situation est identique.
J'ai même une anecdote à vous raconter , en cas de coupure d'électricité, comme cela fut encore le cas sur notre secteur la semaine dernière, la bande annonce du service de dépannage vous demande d'aller voir sur leur site internet, alors que sans électricité rien ne fonctionne. Où va-t-on?
On marche sur la tête!
Par pitié, Mesdames et Messieurs , Elus et Responsables , remettons un peu d'Humanité dans notre Société. Internet, c'est bien, c'est même génial et cela peut rendre de grand service à la ruralité, mais trop, c'est trop! Si nous n'y prenons pas garde, de plus en plus d'entre nous vont s'y perdre!
Je vous remercie pour votre attention.

 

Catherine Didier (section des agricultrices)

 

Depuis 2005, le pourcentage d’agricultrices a fait un bond de 25 %.

En 2017, ce sont 40 % des installations qui ont été faites par des agricultrices. La population active agricole féminine représente plus d’1/2 millions d’agricultrices travailleuses et courageuses. Grâce à nous, l’agriculture innove, se diversifie car en plus nous savons communiquer sur notre beau métier. Dommage que nous devons tous ramer autant pour gagner une misère, mais bon, nous aimons nos bêtes et notre métier. En plus, je crois en l’avenir de l’agriculture. Alors soyons fières d’être des agricultrices polyvalentes et de terrain.

Je tiens à remercier les agricultrices qui ont su prendre du temps pour se rendre sur les manifestations de lait et ont fait au mieux, sachant que je ne pouvais pas être présente. Ayant des soucis familiaux, comme de santé l’an dernier, et de nouveau cette année, je remercie toutes les personnes qui m’ont soutenue tout au long de mon engagement syndical. Comme je suis la première, il y a quelques années, à vous parler de la dépression, du mal être, des suicides, méfiez-vous car il y en aura encore d’autres, des cancers qui certaines l’ont bien compris et d’autres moins, surtout du côté des hommes. Il faut en parler sans tabous et beaucoup m’ont dit que c’était bien de le faire et que j’étais la seule à pouvoir parler de tout cela. Car parler aide bien plus que ce que l’on peut s’imaginer, c’est ainsi que je vous tire ma révérence. Ayant un cancer avec lequel je vais me battre et gagner, je démissionne de mon poste de présidente de la section des agricultrices et du bureau de la Fdsea. Par contre, je garde à mon actif la MSA et le GDS. Il faut que je pense à moi, me soigner et me reposer.

Si je vous ai plombé l’ambiance, ce n’est pas grave, vous vous en remettrez.  Et vous remercie de m’avoir écoutée.

 

Daniel Biez (section grandes cultures)

 

Les producteurs français de grandes cultures vendent leur production au cours mondial, ils sont donc inscrits dans une compétition mondiale. Imaginez que c’est une course de F1. Il y a quelques règles sur la qualité ( - PS taux protéines) Pour le reste chacun le produit comme il veut. Voilà comment sont équipées les voitures françaises :

-       vitesse limitée à la moyenne des 5 courses précédentes (la plus haute et la plus faible) donc aucune amélioration possible àpensez au calcul du plan de fumure

-       double ou triple pot catalytique àlimitation des doses et interdiction de toute une liste de produits phytosanitaires

-       véhicules lestés de masses additionnelles que l’on empile chaque année, entendez par ceci les taxes sur les phytos qui augmentent chaque année

-       le carburant que l’on utilise (diester pour les véhicules ou méthane pour les séchoirs)

Nous avons tout un tas de barrières administratives pour les autoproduire. Comment pouvons-nous survivre dans une telle compétition ?...

Comment ne pas finir par un petit mot sur le glyphosate… qui illustre très bien ce que l’on vient de voir précédemment.

Pouvez-vous m’expliquer comment les maïs et soja OGM traités directement avec du glyphosate sont déclarés cancérigènes sur notre territoire ? Nous sommes mis en cause ici alors qu’il n’est pas utilisé sur les cultures et où il sera bientôt interdit !

Cette année nous avons battu des records d’importation de maïs alors que nous sommes français, appliquons cette règle pour tous.

La phobie anti-glyphosate qui enfle dans tous les esprits conduit à des actes insensés chaque fois que l’on sort notre pulvérisateur. L’agression de notre collègue début mars en est la preuve.

 

Fabienne Fixot (canton de Pont-d’Ain)

 

Sur le canton de Pont d’Ain, il y a deux zones d’activité qui sont sorties de terre ; une à Pont d’Ain et une à Montagnat Certines (le cadran). Cette dernière a tous les espaces verts qui ont été implantés avec des aires de pique-nique, nous avons pu constater que certaines entrées de parcelles ont été supprimées car des bordures et des arbres ont été implantés à ces endroits. Comment fait-on pour accéder aux parcelles ? Des questions se posent car on ne voit aucune construction sur les terrains qui ont été achetés à certains endroits. Est-ce qu’il va en avoir un jour et où va-t-on délocaliser une autre zone pour l’implanter sur l’extérieur de Bourg ?

Lors des réunions publiques, on a pourtant dit que ces zones créeraient de l’emploi mais le constat qui en sort aujourd’hui, ce n’est pas du tout le cas pour le moment ; par contre on perd des surfaces agricoles qui ne seront jamais remplacées par d’autres car la pression foncière étant trop importante dans certains secteurs. On voit même des terrains, en zone agricole, qui touchent le constructible, qui se vendent et changent de destination.

 

Aujourd’hui, nous avons des remontées par nos adhérents au sujet de la MSA et les services de cette dernière qui sont de plus en plus difficiles à joindre et lorsqu’on se déplace à Bourg, c’est pour s’entendre dire que personne peut nous recevoir… Comment fait-on ? On a des adhérents qui ont été malades et qui ont été convoqués suite à mi-temps thérapeutique. Le médecin conseil dit que c’est pratique mais il ne faut pas que cela dure longtemps ; en plus, il avait même remarqué qu’il y avait eu hospitalisation ; à se demander si le dossier avait été lu !

Concernant nos assistantes sociales, connaissent-elles encore la définition du mot social ?

Nous avons eu le cas sur le canton d’un couple qui touche le RSA car les résultats de l’exploitation  ne leur permettent pas de se prélever un revenu. Ils se sont vus réduire leur RSA de 400 € par mois aujourd’hui. Ils touchent 330 € avec un enfant à charge. Ils ont demandé des explications à leur assistante sociale mais ces dernières ne leur conviennent pas ; c’est pourquoi ils ont remis le sujet sur le tapis et l’assistante leur a rétorqué qu’ils n’avaient pas à se plaindre car ils ont une belle maison et que certains vivent dans des HLM. Les exploitants restent choqués par cette réponse. Est-ce normal qu’une assistante sociale puisse tenir des propos pareils ? Nous trouvons cela honteux.

 

Florian Berne (canton de Champagne-en-Valromey)

 

 

Le canton de Champagne en Valromey est un canton tranquille, enclavé entre deux massifs avec des réseaux routiers et électriques laissés peu à peu à l’abandon, où les coupures de courant sont monnaie courante au moindre flocon  de neige qui tombe, et je ne vous parle même pas du téléphone portable et du haut débit.

Par contre, cela n’a pas empêché des vandales de venir dépecer une vache dans une stabulation et  d’autres incendier un de nos outils de transformation de proximité : les établissements GESLER.

Nous remercions nos organismes agricoles pour leur soutien dans ces moments de haine et de désespoir, et notamment notre présidente nationale Christiane Lambert qui s’est rendue sur les lieux après l’incendie. Nous remercions aussi les dirigeants de l’entreprise qui n'ont pas baissé les bras dans ce moment difficile pour faire redémarrer l’activité gage d’attractivité sur notre territoire.

En fin d'année à l'invitation de la FDSEA et des JA, madame la sous préfète, Monsieur Le préfet et les service de l'Etat sont venu découvrir 2 exploitations du canton, dont une ferme familiale de 70 vaches laitières répertoriés ferme usine par Greenpeace!!!! Quelle tromperie!!! Les auteurs seront ils puni pénalement et financièrement? Nous en doutons!

 2018 a  été aussi marquée par une sécheresse estivale et automnale qui, au dire des anciens, est sans précédent. Les pertes pour chaque exploitation se comptent en dizaine de milliers d’euros. Nous ne comprenons pas que certaines d’entre elles soient exclues dans le calcul des aides sécheresses régionales. Nous déplorons que la téléprocédure calamité ne permette pas de chiffrer directement le montant à percevoir afin de pouvoir recalibrer les besoins en trésorerie à la veille d’une nouvelle saison de récolte.

 Au sujet des EGA, on aurait pu penser que ce soit un plus pour la rentabilité de notre  agriculture mais aujourd'hui ils ne sont pas à la hauteur de nos  attentes. L’intégration des coûts de production dans nos contrats de fourniture de produit agricole n’est pas encore actée par les transformateurs privés ou coopératifs.  Allons nous avoir un jour un pouvoir politique qui légifère vraiment et des transformateurs qui veulent garder des paysans dans les campagnes ?

 Attention aussi à ces nouveaux cahiers des charges (style lait de pâturage, non OGM……). Qu’ils ne deviennent pas la norme sans rémunérations supplémentaires comme on a pu le voir dans le passé avec la charte montbéliarde qualité carrefour.

Aujourd’hui peut-on objectivement nous reprocher quelque chose sur nos pratiques ?

Seul point positif de l’année, le démarrage du projet Comté sur le secteur qui permettra à certaines exploitations de poursuivre l’activité laitière

A l’heure de la négociation de la nouvelle PAC, il est impératif de conserver les aides spécifiques à la montagne. Les coûts de production calculés par l’Institut de l’Elevage prouvent l’utilité et la légitimité de ces aides. Nous avons bien peur que les friches s’approchent un peu plus des villages si de nouvelles contraintes environnementales apparaissent et que les aides s’effritent.

Pour terminer, nous déplorons la faculté de la MSA à ne pouvoir renseigner correctement ses ressortissants sur leur droit à la retraite et surtout le montant de celle-ci.  A quand un nouveau mode de calcul de nos cotisations qui permettent enfin d’avoir des retraites décentes facilitant le renouvellement des générations en agriculture ?

 

Sandie Marthoud (section avicole)

 

Je vais intervenir pour la section avicole mais aussi pour tous les agriculteurs.

 Nous souffrons des mêmes maux que les autres : plus de normes pour pas plus à la fin

Une montée en gamme qui n’est pas rémunératrice pour les agriculteurs et qui plombe la compétitivité de nos exploitations par rapport à nos collègue européens.

Des GMS ou des industrielles qui voient leurs portefeuilles et oublient celui des agriculteurs

Mais le pire, c’est cette remise en cause constante et l’agribashing que l’on subit tous les matins. Tous les jours on est responsable de tous les maux de la terre.

De ce fait je vais vous lire un poème qui parle de notre beau métier 

(Poème du paysan de Myriam Edward)

Ne nous laissons pas envahir par cette communication négative. Prenons les choses en mains et inversons la tendance en inondant les médias d’une communication réaliste et positive de notre beau métier qu’est l’agriculture.

Nous avons trop longtemps laissé les ignorants et les menteurs communiquer à notre place.

 

Maryline Thiévon (canton de Meximieux)

 Il y a environ 15 jours, un céréalier de mon canton s’est fait tabasser par un riverain alors qu’il traitait son orge.

Il s’en est suivi 10 jours d’ITT pour lui, et, tenez-vous bien, il a appris par les gendarmes, qu’une plainte contre lui pour « mauvaise pratique agricole » était envisagée.

Ce que nous craignions depuis quelques temps vient d’arriver.

Les attaques incessantes envers le monde agricole ont réussi à semer le doute chez certains consommateurs… et nous en sommes arrivés à cette situation où, à la vue d’un pulvérisateur, un agriculteur se fait agresser physiquement !

Cette situation est inadmissible…

Un procès aura lieu le 28 août prochain, et je demande à chacun d’entre vous, d’en surveiller de très près le résultat. Il en va de notre avenir !

Nous demandons qu’une sanction exemplaire soit donnée pour ne pas laisser la porte ouverte à ce genre de situations, pour ne pas que les agriculteurs aient la boule au ventre à chaque fois qu’ils montent dans leur tracteur !

N’oublions pas que notre agriculture française est belle, qu’elle est saine et de qualité ! Que les consommateurs nous fassent confiance et qu’ils arrêtent d’écouter ces informations mensongères et gratuites émises par certains médias et associations médisantes à longueur de temps !

Ces tensions doivent s’apaiser pour que les futures générations puissent exercer notre métier dans un climat serein et sans violences.

 

Maryse Cognat (canton du Haut-Bugey)

 

Le canton du Haut-Bugey s’est réuni dernièrement. Nous tenions à vous faire part de nos préoccupations.

Le premier point est le problème des sangliers. Il en reste toujours ; à croire que les chasseurs ont peur de manquer pour la saison de chasse prochaine. Sur la commune de St Martin du Frêne, une prairie naturelle de 17 ha appartenant à deux éleveurs producteurs de comté a été ravagée à 100 % selon l’expert de la chasse. C’est quand même un beau retournement de prairie naturelle.

Le deuxième point de préoccupation de nos adhérents est la problématique MSA. Que dire de la boite mails qui doit s’effacer tous les jours car elle est pleine et nous n’avons jamais de réponse ?

Le téléphone, il vaut mieux avoir une cafetière à proximité pour oublier le temps d’attente !

Les retraités qui n’ont aucune information sur les plus ou les moins du montant de leur retraite chaque mois.

Des permanences qui ne sont pas assurées à Nantua (car il faut 5 rendez-vous le même jour pour que quelqu’un se déplace).

Des certificats de naissance ou de Pacs qui se perdent (même plusieurs) pour les congés paternité des JA.

Bref, la liste n’est pas finie.

Toutes les fois que l’on croise un collègue, le sujet revient.

La MSA est-elle au service des agriculteurs ? avec un CA d’agriculteurs ?  Y’a t-il un problème d’effectif, de direction, de compétences ? ou autres... Bref, il y a un problème.

 Pour revenir à la montagne (j’en profite car nos invités sont montagnards), elle est toujours bien là, elle ne s’est pas aplanie. Même si avec le reblochon ou le comté, certains vivent correctement de notre métier. (Mais tout le monde ne fait pas de l’AOC), le handicap est l’hiver avec ses contraintes qui restent là.

L’ICHN est une compensation de handicap et n’est pas liée aux cours des marchés ou à une production car le handicap ne varie pas (même avec le réchauffement climatique).

Je vous dis cela car certains voudraient bien voir disparaître cette ICHN et aimeraient bien la voir supprimer également du deuxième pilier.

Le dernier point est sur la Pac

Nous demandons que tout le monde touche les 7% d’avance des aides Pac. Même ceux qui sont contrôlés tant que le résultat du contrôle n’est pas connu. Appliquons la présomption d’innocence. Versons la Pac. Et au moment du verdict, s’il y a des pénalités, à ce moment-là, purgeons la peine. Et le montant sera retenu sur le solde des aides (il y a de la marge, il reste encore 30%)…

Avançons également sur la définition de l’agriculteur actif

Pourquoi les retraités agricoles ou autres continuent de garder du foncier pour toucher les aides Pac ? La Pac précédente nous avais promis des avancées (52 premiers hectares, convergence) mais ces effets ont été très minimes. D’autant que la montagne, elle a perdu la limite d’âge des 65 ans.

 Et bien voilà, encore une fois nos interventions ressemblent à un mur des lamentations ! ça commence à devenir chronique. Mais c’est le printemps, une nouvelle saison commence. Restons positifs. Si nous sommes là c’est que nous y croyons toujours et nous nous battrons encore.

 

Michel Coillard (section des apicuteurs)

 

2018 fut une année riche pour la filière apiaire. Malgré les températures excessives de l’été et le manque d'eau, la production de miel fut bonne en 2018. Même si la reproduction du cheptel a été fortement pénalisée par des chaleurs caniculaires de l’été, nos colonies d'abeilles ont abordé l'automne en bonne santé. J'en profite, pour souligner l'effort des filières du végétal, dans la protection des sols, des auxiliaires de cultures et des pollinisateurs aux travers des SIE et des cultures intermédiaires.

Notre forte dépendance, à l’élevage des ruminants et tout particulièrement à l’élevage bovin qui préserve les pâturages et les haïes  zone de butinage aux abeilles.

Toutes ces actions, encouragées par les apiculteurs sont soutenues par la chambre d'agriculture et le conseil départemental que je remercie.

Suite à un hiver clément, les apiculteurs abordent l'année 2019 avec sérénité.

Si nous sommes sereins sur le plan production, une grande inquiétude demeure sur l’avenir économique de la filière.

En effet des stocks de miel plus ou moins importants, destinés aux négos, n'ont toujours pas trouvé preneur.

Les fortes importations de miel, en provenance de pays de la zone euro et non euro, avec des prix extrêmement bas risquent de fortement pénaliser nos exploitations.

Nous ne réclamons pas des aides supplémentaires nous voulons du prix rémunérateur.

Le plus essentiel de l'année 2018 est la mise en place de l'inter-pro nommée Inter Api, où la commission apicole de FNSEA joue un rôle important.

Pour finir, un petit mot sur la commission apicole de la FNSEA où les filières du végétal sont représentées. Les échanges y sont courtois, parfois vifs, mais toujours constructifs.

La FNSEA a participé à la rédaction, il y a plusieurs années, de fiches de recommandation pour les traitements des grandes cultures, dans le cadre de la préservation des pollinisateurs et pour une agriculture durable.

Je souhaiterais que ces fiches soient largement diffusées et affichées dans toutes les exploitations de notre territoire.   

 

Mot d’Olivier Ravinet, lu par Alexandre Despras (canton de Pont-de-Veyle)

 

Pont de Veyle, collège George Sand

Un cours d’histoire-géo, module agriculture et alimentation et une classe de 5ème aux cerveaux malléables.

Après un déroulé normal du cours, la fin de celui-ci tourne à la dérive sectaire et au prosélytisme.

En effet, l’enseignante vante le veganisme avec vidéo de L214 à l’appui ; une dérive extrémiste intolérable et illégale.

La direction de l’établissement ainsi que l’académie ont été alertées.

L’enseignante, à défaut de rester neutre, se doit d’être sanctionnée.

Imaginez un professeur nostalgique du IIIe Reich, du nazisme et de l’antisémitisme, la levée de boucliers serait immédiate de toutes parts.

Alors, stop à l’agribashing.

 

Pascal Blanc (canton de Châtillon-sur-Chalaronne)

 Agribashing

L’agribashing est présent partout.

Sur le terrain : dans l’Ain, quelques exemples

Chalamont : rejet d’un poulailler industriel

Ars sur Formans : restructuration d’une porcherie

Cruzilles les Mepillat : projet de bâtiments poules pondeuses en plein air

Plus grave à Hotonnes : abattoir Gesler partiellement incendié

Loyettes : un céréalier agressé alors qu’il effectuait un traitement sur ses cultures

 Dans les medias ou sur les réseaux sociaux :

-       Sortir du glyphosate (le gouvernement)

-       Carte des soi-disant fermes-usines au nombre de 70 dans l’Ain (Greenpeace)

-       Lundi sans viande  ni poisson (500 pseudo personnalités nanties)

-       Les associations L214, 369 Life et j’en oublie volontairement, ont mené de nombreuses actions anti-viande.

Ce ne sont pas les agriculteurs en tant que tels qui sont visés par ces attaques mais un type d’agriculture qualifiée, par ces pourfendeurs, d’industrielle, d’intensive, de productiviste ou de chimique, ce qui correspond à l’agriculture conventionnelle pratiquée  par la majorité d’entre nous, qui plus est, si les fermes sont de grande taille.

Tout le monde s’exprime sur l’agriculture, donne son avis, sans savoir forcément de quoi ils parlent.

Arrêtons d’opposer l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique.

La violence nous la subissons au travers de nos prix de vente peu rémunérateurs.

Nous ne pouvons accepter de voir nos pratiques remises en cause en permanence (bien être animal ; produits phyto..)

En réponse à ces attaques récurrentes, soyons plus présents dans les medias. Investissons les réseaux sociaux youtube, facebook pour répondre aux attaques mais surtout faisons découvrir l’environnement dans lesquels nous élevons, cultivons dans le respect des normes et avec professionnalisme. Ouvrons les portes de nos fermes pour que demain notre profession soit reconnue pour sa fonction nourricière (on a tendance à l’oublier) et pour que la qualité gustative et sanitaire de nos beaux produits soit enfin reconnue.

 

René Geoffray (section des anciens exploitants)

 

Mr le préfet, Mrs les présidents, Mr Dantin député européen, Messieurs les élus, Mesdames, Messieurs et chers amis,

 

J’interviens au nom de la Section des Anciens Exploitants agricoles.

 

Notre Section apporte plus que jamais son soutien à ses actifs, aux Jeunes Agriculteurs, nous l’avons démontré en participant aux nombreuses actions que vous avez menées, dont la fête de l’agriculture qui s’est étalée sur plusieurs jours.

Mais revenons à nos problèmes liés à nos retraites, en effet nous avions eu beaucoup d’espoir en fin d’année 2017 puisque celles-ci atteignaient 75 % du S.M.I.C. soit environ 872€/mois, mais nous avons très vite déchanté car notre cher Président nous a appliqué une hausse de la CSG  de 1,70 % dès le 01 01 2018 basée sur le revenu fiscal du foyer.

En juillet 2018, l’on apprenait par la presse que les fermages, calculés sur l’on ne sait quelle base diminuait de 3,05 %, à cette baisse est venue s’ajouter devinez quoi ? 1,70% de CSG.

Parallèlement toutes les charges augmentent, mis à part les produits issus de l’agriculture, à condition de les acheter chez le producteur, notre pouvoir d’achat se réduit en peau de chagrin.

Vous n’êtes pas sans savoir que la moyenne des retraites agricoles est de 760€/mois pour une carrière complète, alors que celle des autres catègories Socioprofessionelles est de 1800€/mois et que le seuil de pauvreté est de 1026€/mois.

Les travaux sur la future loi des retraites est lancée depuis quelques temps et nous osons espèrer qu’elle aboutira et si elle arrive à son terme, elle ne sera mise en application que pour les agriculteurs nés après 1964,voir 1965,1966.

Cette réforme n’apportera aucune réponse à la réalité dramatique des plus faibles pensions perçues par les Anciens Agriculteurs

Afin de résoudre les problèmes les plus importants, il est urgent de revoir le niveau minimal des pensions des retraités pour le voir atteindre 85 % du SMIC, soit environ 960€/mois. C’est bien le rôle de la Solidarité Nationale de permettre à chacun de vivre  dignement après une vie de labeur.

Pour assurer une véritable prise en compte des petites pensions, nous demandons une forfaitisation annuelle de la revalorisation.

L’urgence est réelle, nos retraités nous font remonter chaque jour leur sentiment d’abandon et réclament, reconnaissance, respect et dignité des pouvoirs publics.

Nous sommes toujours dans l’attente :

- Du relèvement du revenu fiscal de 2000€, qui permettra aux plus démunis de bénéficer de l’exonération fiscale de certaines taxes.

- Du rétablissement de la 1/2 part fiscale pour veuves, veufs et invalides.

- D’une meilleure prise en charge de la dépendance, les pouvoirs publics semblent s’en désintèresser.

Nous sommes très inquiets sur l’aggravation de la désertification de nos services de Santé qui va au-delà de nos campagnes, inquiets également sur l’aggravation de l’accès aux communications modernes, alors que nos organismes vont de plus en plus vers la dématérialisation.

Les  Pouvoirs Publics doivent y mettre des moyens humains et financiers.

Les Anciens exploitants et leurs conjoints doivent être écoutés et défendus par la F.N.S.E.A. et la S.N.A.E. et bien sûr par notre Fédération Départementale.

Je vous remercie de m’avoir prêté attention.

 

 

Thierry Thenoz (section porcine)

 

 Les mêmes causes produisent les mêmes effets ! +5 centimes la semaine dernière, +5 centimes ce jeudi. Le retour aux achats de la Chine sur le marché mondial de la viande de porc réveille notre marché au cadran après des mois d'encéphalogramme plat. La demande est là, comme en 2017. La Fièvre Porcine Africaine qui se répand dans la Chine entière, et plus globalement dans toute l'Asie du Sud-Est semble hors de contrôle. Elle se répand dans les petits élevages familiaux traditionnels de subsistance comme dans les élevages industriels. On annonce que 40% de la production chinoise et vietnamienne pourraient disparaître, ce qui correspond à 20% de la production mondiale, qui pourrait ainsi s'évanouir en quelques semaines ou mois. Cette disparition de 20% de la production mondiale ne pourra rester sans conséquence sur les marchés. Les demies carcasses de porc qui se négociaient 1600 USD/tonne à Pékin il y a 6 mois, s'échangent aujourd'hui à plus de 2 200 USD et on annonce des prix à plus de 2 800 USD dans les prochaines semaines. L'optimisme est de retour. Certains considérant même que 2019 pourrait être une année exceptionnelle pour les producteurs, malgré un premier trimestre calamiteux.

 

Mais restons lucides ! Cette fièvre porcine africaine crée certes un appel d'air dans toute l'Asie du Sud-Est et la Chine, mais sa présence à nos portes, le long de la frontière belge fait peser une menace quotidienne sur nos élevages.  Depuis le 13 septembre 2018, plus de 400 cas de fièvre porcine africaine ont été confirmés sur des sangliers en Belgique dans la zone 2 dite « contaminée ». Cette zone a été revue et s'étend maintenant jusqu'à la frontière française suite à la détection de cas dans l'ancienne zone 1 dite « tampon » à 1-1,5 kms de la frontière. Face au risque d'introduction en France, il a été décidé de mettre en place une zone blanche vide de sangliers de 141 km2 et une clôture de 1,50m de haut. Sur le sujet, on ne peut que souligner l'engagement du Ministre de l'Agriculture aux côtés de la filière porcine pour la mise en place rapide de la clôture.  

 

Les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe et Moselle et de la Moselle connaissent un renforcement des mesures de bio sécurité et des mesures de surveillance spécifiques au travers de la mise en place d'une zone d'observation renforcée.

Au plan national, un arrêté ministériel entré en vigueur au 17 octobre 2018 fixe les mesures de biosécurité à appliquer dans les exploitations détenant des suidés. Je ne reviendrai pas sur le détail des mesures à prendre en élevage, dont la mise en oeuvre complète devra être effectuée avant le 31 décembre 2020. On comprend aisément l'intérêt du renforcement de la biosécurité pour préserver le sanitaire de nos élevages. Mais à quel coût ? Les premiers chiffrages pour les élevages qui devront s'équiper de sas sanitaire dans chaque zone d'élevage, d'aires d'attente et de quais d'embarquement peuvent se monter à plusieurs centaines de milliers d'euros. Quel financement ? Quel accompagnement ? Sur le sujet par contre, le Ministre est beaucoup plus discret. Ce qui est certain, c'est que la trésorerie des éleveurs est exsangue après des mois de cours inférieurs au prix de revient. Faute de moyen, beaucoup jetteront l'éponge et ne pourront engager les travaux ! A nos demandes d'accompagnement financier, on nous renvoie vers les Régions et le PCAE. De qui se moque t' on ? A titre d'exemple, le PCAE en filière porcine, c'est 15 dossiers par an sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes alors que la mise en place de l'arrêté bio sécurité concerne plus de 1300 sites sur la Région soit 750 dossiers par an si l'on considère que les travaux s'effectueront sur 2 ans. On voit donc tout de suite que l'échelle n'est pas la même. Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur de la DDT, la gestion des maladies telles que la fièvre porcine africaine, relève de la fonction régaliène de l'Etat. Il est donc du rôle de l'Etat d'accompagner les éleveurs dans la mise en place de cette biosécurité, surtout quand dans le même temps, l'Etat stipule que seuls les éleveurs à jour de la mise en place de la bio sécurité pourront prétendre  à une indemnisation en cas de survenance de la maladie. Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur de la DDT, il y a quelques mois, Olivier ALAIN, ambassadeur du Grand Plan d'Investissement, est venu en région, nous vendre  son Grand Plan d'Investissement. Je vous suggère que pour partie, ce dispositif puisse être affecté au financement et à la mise en place de la bio sécurité en élevage.

 

Je vous remercie de votre attention.