PATRIMOINE GASTRONOMIQUE
Confrérie des Poulardiers de Bresse : un nouveau Chapitre s’ouvre ce vendredi à Vonnas

Patricia Flochon
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Vendredi 9 juin, la Confrérie des poulardiers de Bresse organise au château d’Epeyssoles à Vonnas son 124ème Chapitre de printemps. Une soirée qui réunira 150 invités triés sur le volet, ambassadeurs et amoureux de la volaille de Bresse, au cours de laquelle seront intronisés vingt nouveaux chevaliers.

Confrérie des Poulardiers de Bresse : un nouveau Chapitre s’ouvre ce vendredi à Vonnas
Rémi Gauthier, président de la Confrérie des poulardiers de Bresse (à gauche) et Cyril Degluaire, vice-président du CIVB. PHOTO/ PF

Créée en décembre 1962 à l’initiative du sénateur maire de Louhans, Henri Varlot, avec l’aide de l’Union commerciale et du syndicat d’initiative de Louhans, la confrérie des Poulardiers de Bresse compte aujourd’hui plus de 4 000 intronisés, aussi bien en France qu’à l’étranger. Personnalités du monde culinaire, politique, artistique, mais aussi des éleveurs, sportifs, ou encore des consommateurs gourmets qui assurent un rôle d’ambassadeurs de la reine des volailles. Rémi Gauthier, président de la confrérie, revient sur son fonctionnement et les actions phare de promotion et communication : « La confrérie regroupe 20 membres du grand conseil, tous bénévoles. Parmi les actions de promotion, nous organisons les chapitres. Deux Chapitres par an, l’un au printemps dans l’Ain à Vonnas chez Georges Blanc et le second le dernier week-end de novembre à Louhans. Des évènements qui marient tradition, gastronomie et convivialité, tout en invitant de nouveaux ambassadeurs. Le 9 juin, le Chapitre de printemps se déroulera en présence des présidents des trois conseils départementaux de la zone AOP, de l’Ain, la Saône-et-Loire et du Jura, du député Xavier Breton, une délégation de Rungis, ainsi que la préfète de l’Ain qui sera intronisée. Nous attendons 150 invités qui sont tous de vrais ambassadeurs et amoureux de la volaille de Bresse, de France, mais aussi de Belgique et de Suisse. »
 
L’intronisation, un cérémonial dans les règles de l’art
 
La confrérie propose trois grades d’intronisation : chevalier de la Belle poule (sur parrainage), commandeur et connétable (sur proposition du grand conseil). Chaque cérémonie répond à un rituel soigné, les membres en costume d’apparat avec toge de velours rouge. Chaque intronisé passe devant le maître de cérémonie qui déclame en vers son curriculum vitae et procède à l’adoubement. On lui pose sur chaque épaule un goupillon surmonté d’un coq doré avant d’être fait « chevalier de la belle poule de Bresse ». La médaille autour du cou, il se voit remettre un diplôme avant de signer le grand livre d’or. Il porte ensuite la bavette et croque un morceau de poulet de Bresse (le blanc, la cuisse ou le croupion en fonction du grade). La cérémonie se poursuit par un banquet qui a pour devise « le bon vin est de liesse quand la volaille est de Bresse ». Pour les Poulardiers, défendre la volaille de Bresse se vit comme un sacerdoce, marqué par un dévouement sans limites. Ainsi que l’explique Rémi Gauthier : « Nous avons un calendrier très chargé. On répond aux sollicitations nationales, comme le Salon de l’agriculture, le Sirha à Lyon, la Percée du vin jaune dans le Jura. Nous sommes présents à Rungis, au cœur du marché de gros et du pavillon de la volaille, et j’ai même été invité le 1er mai dernier à l’Élysée par le président Macron auquel j’ai remis une médaille. » Un président de confrérie qui ne tarit pas d’éloges pour le maillon « éleveurs » de la filière : « Nous participons activement aux cotés du Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse aux évènements pour la promotion de l’AOP. Je respecte le travail des éleveurs et je les aime profondément. Je suis très enraciné dans les valeurs du monde agricole. Les jeunes éleveurs sont d’ailleurs récompensés lors des Chapitres. Cette année nous remettrons un prix à une jeune éleveuse, Clémence Rolly, de Curtafond. » Interrogé sur le marché de la volaille de Bresse, Cyril Degluaire, intronisé en 2007, neuf vases de Sèvres à son actif remportés lors des Glorieuses de Bresse, précise : « Le commerce est compliqué du fait de l’inflation. L’acte d’achat reste un acte fort pour continuer à produire de la volaille. Il nous faut aller chercher de nouveaux marchés. Aujourd’hui 35 % des ventes se font en direct, sur les quelque 750 000 mises en place de poussins annuelles. » La zone AOP regroupe 130 éleveurs, dont cinq nouveaux en cours d’installation.