Cet automne, les prix de l’agneau sont toujours dopés par une offre européenne réduite et par des conditions climatiques défavorables en Espagne, en Irlande et au Royaume-Uni.
En semaine 40 (1er au 8 octobre 2023), l’agneau français cotait, entrée abattoir, 8,09 €/kg, soit 12 centimes (cts) de plus que l’an passé. Au Royaume-Uni, la cotation (6,38 €/kg) était supérieure de 38 cts sur un an et en Espagne (6,35 €/kg) de 5 cts. Dans ces trois pays l’offre décline toujours. De janvier à août, les abattages d’agneaux et de réformes ont reculé respectivement de 9 et de 5 % en effectifs. En France, le disponible en viande ovine a baissé de 5 % en sept mois par rapport à 2022 et se situe très en dessous de la moyenne quinquennale (- 9 %). Mais les achats des consommateurs fléchissent alors que les importations de viande sont en net repli. Les exportations de viande ovine ont baissé de 3 % de janvier à juillet 2023 par rapport à la même période de 2022. Au Royaume-Uni et en Espagne, les effectifs de brebis diminuent aussi fortement. Avec 14,5 millions de têtes, le cheptel britannique est le plus faible depuis 2011. En Espagne, la sécheresse a poussé les éleveurs d’ovins à tailler dans leurs effectifs. En 2022, ils avaient déjà réformé leurs brebis prématurément. Au total, sur les sept premiers mois de 2023, la production espagnole de viande ovine a chuté de 8 % sur un an à 66 000 tonnes. Les abattages de brebis de réforme ont même reculé de 10 %. Même en Irlande, les effectifs ont baissé (- 1 % par rapport à 2022). La mise sur le marché des agneaux de l’année est décalée de quelques semaines. Leur croissance est lente. Après avoir réformé de nombreuses brebis l’an passé, les producteurs ont conduit moins de bêtes à l’abattage depuis le mois de janvier (- 13 %/2022, à 229 000 têtes).