ENVIRONNEMENT

Entreprises et agriculteurs : partenariat vertueux en faveur de la biodiversité

Émanation des organisations agricoles : Chambre d’agriculture, FDSEA et Jeunes agriculteurs, S’Ainbiose est « une association d’intérêt général qui agit en faveur de la protection de l’environnement et de la biodiversité ». L’objectif : offrir la possibilité aux entreprises du département de s’engager pour l’agriculture et l’environnement de l’Ain. Revenant sur la genèse de S’Ainbiose, Pierre-Yves Ceppi explique : « Aujourd’hui les agriculteurs sont très actifs sur le territoire dans la mise en place de mesures environnementales, pour préserver la biodiversité animale et végétale. L’idée est de proposer aux entreprises du territoire, plutôt que de se lancer dans des actions RSE dans le monde entier, ce qui est tout à fait louable, d’avoir une action locale. Le principe est de les aider à définir leurs objectifs, ce qu’elles recherchent et de leur offrir un partenariat avec des agriculteurs du territoire. » Concrètement, les entreprises peuvent d’abord travailler en interne sur leurs process pour maîtriser l’impact de leurs activités sur la biodiversité et pour celles qui veulent aller plus loin, de leur offrir la possibilité de s’engager pour l’agriculture et l’environnement de l’Ain en soutenant des projets sous forme de mécénat.
 
Un réseau territorial d’agriculteurs soutenus et reconnus
 
Il s’agira par exemple de contribuer au développement de la biodiversité et de la pollinisation en rémunérant les agriculteurs qui planteront des espèces mellifères, couverts végétaux adaptés aux abeilles pour la production de miel grâce à une floraison importante qui attire les insectes. Les mécènes pourront également rémunérer les agriculteurs qui s’engageront à régénérer leurs haies, qui rendent de nombreux service en termes de biodiversité, de biomasse, d’eau, de microclimat et de carbone. « Un vrai partenariat de territoire, solide, cohérent et vertueux », selon Pierre-Yves Ceppi. Et Adrien Bourlez d’ajouter : « C’est aussi valoriser le travail qui est déjà fait. Aujourd’hui il y a des taxes autour de l’environnement, ce qui est important, pour essayer de décarboner notre économie. Donc au lieu d’aller acheter du RSE en Amazonie en replantant de la forêt, même s’il faut le faire, on a aussi la capacité de contractualiser du RSE sur notre territoire. Et lorsque l’on parle d’économie circulaire, qui est le sens du salon Plein’R sur lequel on est aujourd’hui, clairement c’est aussi de la fiscalité circulaire. Et l’environnement c’est l’affaire de tous. C’est faire de l’économie rurale et circulaire, à travers tous ces enjeux environnementaux. » À propos des jachères mellifères, Adrien Bourlez précise : « Les exploitants agricoles sont soumis à des rotations de cultures qui prennent tout leur sens aussi bien au niveau agronomique qu’environnemental. La jachère, c’est laisser la terre quelques années en standby. Des semenciers peuvent nous proposer des jachères mellifères. Cela entraîne un surcoût pour l’agriculteur, mais cela a un sens au niveau des abeilles et nous avons développé des partenariats avec des apiculteurs. Avec le soutien financier des entreprises, il y a le levier du mécénat et le RSE, et ainsi la boucle est bouclée. »
S’Ainbiose rémunère les agriculteurs volontaires sous la forme d’un contrat de prestation (d’une durée de trois ans) pour service environnemental, les accompagne techniquement (application d’un cahier des charges) et effectue un suivi régulier sur toute la durée du projet. Et Adrien Bourlez de conclure : « Tout ceci contribue également à l’enjeu du renouvellement des générations en agriculture ; 24 % des agriculteurs du département ont plus de 60 ans. »