PROTECTION DES POPULATIONS
Eric Kerourio, nouveau directeur départemental de la protection des populations

Nommé directeur départemental de la protection des populations, le Dr Eric Kerourio a pris ses fonctions dans l’Ain le 6 mai dernier. Rencontre avec un hommes de valeurs : proximité, écoute, concertation, pédagogie, afin de garantir la protection des consommateurs et le bien-être animal. Rencontre.

Pour rappel, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) assure quatre grandes missions : surveillance sanitaire et protection animales ; sécurité sanitaire des aliments ; concurrence, consommation et répression des fraudes ; et prévention des risques environnementaux. Sous l'autorité de la préfète de département, Chantal Mauchet, le directeur départemental met en œuvre les politiques publiques en matière de protection des populations relevant de trois ministères différents : le ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ainsi que le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.

Le parcours d’Éric Kerourio, impressionnant de prime abord, est surtout riche d’expériences et de missions développées dans l’exercice de ses différents postes. Docteur en médecine vétérinaire, titulaire d’un CEAV* de santé publique vétérinaire et d’un DESS** en éthologie appliquée (l'éthologie appliquée s'intéresse au comportement des animaux dans leur milieu habituel et en interaction avec l'Homme), il sera – entre autres – directeur départemental des services vétérinaires de l’Essonne de 2008 à 2010, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations du Jura des années 2014 à 2021, et directeur départemental de l’Emploi du Travail des Solidarités et de la protection des populations de ce même département du Jura d’avril 2021 à avril 2024. Dix ans dans le Jura – alors que d’ordinaire les directeurs de DDPP sont en poste pour quatre ans – qui s’expliquent par la période « Covid » et l’application de la réforme territoriale de l’Etat en 2020. 

Homme de dossiers et de terrain

A son actif, la négociation internationale et communautaire de directives et règlements européens en lien avec la santé animale et leur protection au cours des activités économiques tenant à l’élevage, l’abattage, le transport et l’expérimentation animale (de 2005 à 2008). Il aura également été expert français au sein des instances européennes et internationales (Conseil de l’Europe, programme d’entrée de la Hongrie dans l’Union européenne) sur les domaines de la protection animale et les conditions sanitaires d’échanges des animaux. Sans oublier son rôle prépondérant dans la mise en place et l’animation des Rencontres Animal et Société à la demande du ministre de l’Agriculture et de la pêche, concrétisées par l’élaboration d’un plan d’action national validé par le Premier ministre en 2008. 

Des dossiers d’importance qui ne masquent pas pour autant l’homme « de terrain », qui confie : « Mon ADN, c’est pouvoir être en proximité, en écoute, en concertation, quand la marge le permet. Il y a le temps de la pédagogie et le temps de l’action. » Visiblement ravi d’être dans l’Ain : « En poste dans le Jura, j’avais déjà eu l’occasion avec mes équipes de travailler avec celles de l’Ain. Ce qui m’a permis d’apprécier la filière volaille de Bresse notamment, la diversité des différentes productions. On a également de beaux outils d’abattage dans l’Ain. La filière laitière est aussi très intéressante, avec les AOP Comté et Bleu de Gex. Un département marqué par une géographie intéressante avec sept autres départements limitrophes et la Suisse, ce qui n’est pas neutre. » 

Bienveillance et travail de concertation au bénéfice de l’éleveur

Eric Kerourio affiche également un « appétit pour travailler avec tous les opérateurs et les institutions » à l’instar de la Chambre d’agriculture de l’Ain, le Groupement de défense sanitaire…, et ce, dans un esprit de bienveillance : « Ce que je considère d’abord essentiel, c’est la compréhension des règles, à la fois pour garantir la protection des consommateurs et le bien-être animal. J’attache également énormément d’importance à ce que les maires des communes de l’Ain soient à même de nous faire remonter leurs doutes et soient un bras armé pour de la médiation si nécessaire. Concernant l’Espace de dialogue et de concertation (plus communément appelé Guichet unique, NDLR), j’ai proposé au directeur de la Chambre d’agriculture d’être la porte d’entrée sur les besoins exprimés. » Et d’ajouter en conclusion : « Je tiens à saluer l’engagement des professionnels, des corporations. J’ai senti que l’on allait pouvoir avancer d’un cran dans ce département au bénéfice de l’éleveur. »

* Certificat d’études vétérinaires approfondies.

** Diplôme d’études supérieures spécialisées.

Patricia Flochon