FRELON ASIATIQUE
Trois fois plus de nids détruits ou signalés que l’année dernière

Margaux Balfin
-

Malgré une mobilisation plus importante, mais disparates, des collectivités cette année,  l’enveloppe consacrée à la lutte contre le frelon asiatique sera bientôt épuisée et ne permettra pas de détruire l’ensemble des nids du territoire. 

Trois fois plus de nids détruits ou signalés que l’année dernière
Pour faire enlever un nid, il faut impérativement le déclarer sur www.frelonsasiatiques.fr. Photo/www.frelonsasiatiques.fr

La campagne de destruction des nids de frelons asiatiques touche à sa fin dans le département. Au 3 octobre, 753 nids avaient été détruits, contre 450 durant la campagne 2022. « Avec une moyenne de 13 nids détruits par jour, la tendance se confirme : il y a une très forte augmentation du nombre de nids », souligne Georges Picot, animateur départemental GASA-GDS01. 
 
Plus de cotisations mais une enveloppe toujours insuffisante
 
Avec des nids plus nombreux chaque année, décision avait été prise en 2023 de majorer la cotisation demandée aux communautés de communes et d’agglomération du territoire. Chacune d’entre elles était ainsi sollicitée à hauteur de 100 € par commune et 57 € par nid détruit l’année précédente. 
Malgré une enveloppe de près de 90 000 €, contre 50 000 € l’année dernière, et une rallonge exceptionnelle de 30 000 € accordée par le Conseil départemental il y a une quinzaine de jours, le budget ne permettra pas de détruire 100 % des nids signalés dans l’Ain. « D’après mes estimations, il en reste environ 600 et la subvention du Département ne nous permettra probablement de détruire que 200 nids. Il va manquer des financements », regrette Georges Picot. 
Point positif cette année, l’ensemble des collectivités ont accepté de répondre positivement à l’appel à cotisation du GASA-GDS01. Dernière en date, la communauté de communes de la Veyle. Meilleure élève qu’en 2022, la communauté d’agglomération de Bourg-en-Bresse (CA3B), riche de 74 communes, a même presque doublé son aide cette année, alors « qu’il avait fallu se battre l’année dernière pour obtenir 7 400 € », souligne Georges Picot. 
 
Une contribution des collectivités disparate 
 
Toutefois, toutes les collectivités ne contribuent pas à la hauteur de la cotisation demandée. « Soit 51 % pour la CC Bresse et Saône et 38 % de la cotisation appelée pour la CC Rives de l’Ain – Pays de Cerdon, estimait Georges Picot au 6 octobre. Avec respectivement 50 et 34 nids détruits, nous avons dépensé en destruction bien plus que ce qui a été cotisé... » À l’avenir, les désinsectiseurs missionnés sur ces secteurs devront se faire payer directement par les propriétaires, à raison de 150 € par nid. Cette conséquence s’étendra à l’ensemble du territoire lorsque la totalité de l’enveloppe départementale sera épuisée. 
 « Les pouvoirs publics ne se rendent pas forcément compte de la gravité », se désole Georges Picot. Cette année en particulier, de nombreux nids ont été trouvés aux alentours des habitations, à hauteur d’homme. Des accidents sont aussi à déplorer. Un agriculteur du département a été piqué plus de cinquantaine fois et conduit à l’hôpital après avoir passé l’épareuse sur un nid enterré. 
« Ce que nous aimerions, c’est arrivé à détruire tous les nids, sachant que chaque nid peut donner naissance à 300 fondatrices et cinq nids l’année suivante. Une fondatrice peut voyager jusqu’à 40 km donc le front de colonisation gagne chaque année du terrain », souligne Georges Picot. Pour l’animateur du GASA-GDS01, la période est également très avancée et les colonies de frelons se sont suffisamment développées pour construire leur nid secondaire, beaucoup plus gros et surtout beaucoup plus haut dans les arbres, et donc plus difficile d’accès.