FILIÈRE OVINE
Loup : « Il en va de la pérennité de l’élevage ! »

Patricia Flochon
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Organisée dans la foulée de celle de Cobra (Coopérative des Bergers réunis de l’Ain) le 29 juin à Ceyzériat, l’assemblée générale du syndicat départemental des éleveurs de moutons était l’occasion de faire un point de situation sur la prédation du loup et du lynx dans le département. 

Loup : « Il en va de la pérennité de l’élevage ! »
Près de 3 700 attaques de loup ont été enregistrées au niveau national. Photo/ Cobra

 « Près de 3 700 attaques de loups ont été enregistrées au niveau national faisant presque 12 000 victimes. La présence de ces prédateurs est incompatible avec l’élevage. Souvent, les moyens de protection ne sont pas adaptés à nos conditions d’élevage. On le répète, mais on ne nous entend pas », martèle Emmanuel Blanc, président du syndicat départemental des éleveurs de moutons. Présentés lors de l’assemblée générale, les chiffres parlent d’eux-mêmes : au 20 septembre 2022, le bilan provisoire de la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes faisait état de 3 197 constats indemnisables ou en cours d’instruction et 10 052 victimes indemnisables ou en cours d’instruction, pour 50 départements touchés. En 2021, les attaques de lynx touchaient 35 élevages avec près de 150 animaux tués. Dans l’Ain, en 2022 le recensement des attaques débouchent sur neuf dossiers d’attaques de loups (35 animaux tués et 11 blessés) et 33 dossiers lynx (82 tués et 2 blessés). « Il y a toujours plus de victimes et toujours plus de loups. Il en va de la pérennité de l’élevage au sens large, car là où il n’y a pas de moutons, ils s’attaquent aux bovins », souligne Emmanuel Blanc, ajoutant : « On a perdu une grande partie de nos effectifs. Cela n’est pas dû exclusivement à la prédation, mais cela y contribue en partie. L’an passé, un éleveur qui venait de s’installer a arrêté son activité suite aux attaques. Il y a les chiffres, mais aussi tout ce qu’on ne voit pas, et des projets qui sont tués dans l’œuf. La profession a d’ailleurs claqué la porte de la réunion du Groupe national loup. L’avenir de l’élevage est en jeu et cela demande du courage aux élus qui sont censés nous représenter ! ». Pour rappel, l’effectif de la filière ovine dans l’Ain, c’est (chiffres EDE au 31/12/2022) : 478 détenteurs d’ovins (132 professionnels, 355 amateurs), pour 14 000 ovins reproducteurs (5 691 dans les élevages professionnels).