INTERVIEW
« La motivation compte plus que le diplôme »

Propos recueillis par Ludivine Degenève
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La Fédération départementale des services de remplacement de l’Ain et Agri-Emploi 01 ont tenu leur assemblée générale le 11 avril à la Maison de la culture et de la citoyenneté à Bourg-en-Bresse. À cette occasion, Jean-Christophe Paquelet, président d’Agri-Emploi 01, nous a accordé un peu de son temps pour nous rappeler les grandes problématiques actuelles qui marquent les deux organismes. 
 

« La motivation compte plus que le diplôme »
Jean-Christophe Paquelet, président d’Agri-emploi 01. PHOTO/ LD

Quelles ont été les principales difficultés en 2022 et quels sont les objectifs 2023 ?
Jean-Christophe Paquelet : « Il faut que nous puissions répondre à toute la demande des exploitations adhérentes, et recruter des salariés. C’est un des objectifs de 2023. L’année dernière c’était un peu au ralenti. Certaines demandes n’ont pas pu être honorées. Nous espérons que les exploitants comprennent que ça été un peu compliqué de recruter. Des personnes avaient par exemple fait appel à nos services pour des congés, et nous n’avons pas pu répondre à leur besoin, donc nous verrons si cette année ils nous rappellent. 
Nous avons également eu du mal à recruter des personnes pour la partie ressources humaines et le recrutement. Le service a été porté par deux personnes et demie. Les filles étaient à fond, mais nous avons dû nous consacrer aux dossiers les plus urgents. Aujourd’hui, il y a quatre personnes donc ça devrait tourner correctement. »
 
Comment espérez-vous faciliter le recrutement de salariés ? Quel profile recherchez-vous ? 
J-C. P. : « Nous avons rencontré des problèmes de recrutement oui, comme dans toutes les entreprises, et encore plus dans le monde agricole parce que c’est un domaine méconnu. Nous avons tout misé sur la personne qui va faire du recrutement. Des offres il y en a et il faut attirer les adhérents. Pour aller les chercher, il faut qu’une personne qui s’occupe de ça. Notre métier d’agriculteur a changé celui d’ouvrier agricole encore plus. Beaucoup d’exploitations sont robotisées donc ça peut attirer les jeunes et je pense que c’est ce qu’il faut mettre en avant. 
Quand nous recrutons des personnes, nous ne voulons pas forcément qu’elles aient de l’expérience ou des diplômes, nous voulons qu’elles soient motivées. Nous formons en interne, en partenariat avec Pôle emploi et les salariés sont payés par l’organisme le temps de leur formation. La motivation compte plus que le diplôme. »
 
Des adhérents sont-ils parfois recrutés par les chefs d’exploitation ? Comment fidéliser vos salariés ? 
J-C. P. : « Malheureusement oui on en a. Cela étant, on dit aussi que le service de remplacement est formateur : le salarié passe de ferme en ferme, tout le monde n’a pas la même technique de travail, la même façon de faire, le même troupeau, c’est très formateur pour les jeunes qui veulent entrer dans le monde agricole. Même si ce n’est pas ce que nous souhaiterions. Nous voudrions garder nos salariés, mais nous n’y pouvons rien. S’ils ont été recrutés, c’est qu’on les a bien formés. Nous mettons des choses en place, nous voulons fidéliser nos salariés en leur proposant des contrats en CDI par exemple, mais nous ne pouvons pas les ficeler. »