ÉVÉNEMENT
Huit trophées récompensent les agriculteurs de l’Ain

Margaux Balfin
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Tous les ans, les Trophées de l’agriculture récompensent des initiatives agricoles de l’Ain, lors d’une soirée organisée par Le Progrès Événement au Parc des oiseaux à Villars-les-Dombes. À l’image des lauréats récompensés, la cérémonie de cette année était particulièrement placée sous le signe de l’agriculture locale et de proximité. Une belle vitrine pour le département mais une vision un peu tronquée de ce qu’est véritablement dans son ensemble l’agriculture aindinoise.

 Huit trophées récompensent les agriculteurs de l’Ain
Photo/MB

Météo oblige, la remise des prix s’est finalement déroulée à la salle des fêtes de Péronnas ce mercredi 13 septembre. La soirée s’est ouverte avec deux tables-rondes, devant un parterre d’élus, d’agriculteurs et de représentants d’OPA de quelques 300 personnes.
La première portait sur le thème : « Que retrouve-t-on dans l’assiette de nos enfants ? ». Dans les cantines scolaires, la volonté d’éduquer au bien manger en achetant local et de qualité se heurte parfois aux budgets serrés des écoles. À titre d’exemple, au collège Léon-Comas de Villars-les-Dombes, le chef Willy Aoudia doit composer avec un coût maximal de 2,10 € par repas. Épineuse équation. Pour Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture, elle doit aussi intégrer la question de la rémunération des agriculteurs : « Bien faire manger nos enfants est un devoir mais c’est aussi une histoire de prix, et à la fois pas une histoire de prix. Dans certains collèges, les intendants arrivent à s’y retrouver (financièrement, NDLR) en travaillant sur le grammage, même en achetant des produits plus chers. » Si ce n’est pas le but premier d’Agrilocal 01 pour le président du Département Jean Deguerry, la plateforme départementale permet de répondre à tous ces enjeux : « Agrilocal a été créée pour que les élèves sachent d’où vient ce qu’ils mangent. Le prix vient après selon moi. Quand on est dans un département avec 14 labellisations, il faut apprendre à manger local parce que c’est bon pour l’environnement et l’économie locale. »

Le renouvellement des générations : un enjeu fort

 La seconde table-ronde questionnait le parcours d’un jeune agriculteur à l’installation. Christophe Gillier, conseiller installation transmission à la Chambre d’agriculture, en a profité pour rappeler l’importance de l’accompagnement du point accueil installation : « Nous accueillons plus de 300 personnes par an. Plus de la moitié n’ont pas de diplôme agricole et sont hors-cadre familial. » Avec plus de la moitié des agriculteurs âgés de plus de 50 ans et de 60 ans pour 20 % d’entre eux, le renouvellement des générations est un enjeu de taille pour le secteur. Il en va de la souveraineté alimentaire et du maintien de la production pour Justin Chatard, président des Jeunes agriculteurs de l’Ain. « Aujourd’hui, un jeune qui s’installe investit en moyenne 500 000 € dans le département donc il devient réellement chef d’entreprise », a-t-il souligné. De là, la question de la rémunération de la profession s’est de nouveau immiscée dans le débat. De son côté, Denis Girard, représentant du groupe Bernard a rappelé l’offre associée à la carte jeune, proposée au moins de 40 ans, et qui donne notamment accès à un audit d’élevage. À noter : au 13 septembre, seulement 14 dossiers d’installation s’étaient concrétisés dans l’Ain. Un maigre recrutement, à prendre néanmoins avec des pincettes puisque les années de réforme de la Dotation jeunes agriculteurs (DJA) sont toujours moins attractives. À titre de comparaison, l’année dernière 51 agriculteurs se sont installés sur le département et la nouvelle DJA régionale est la plus haute de France.