Syndicalisme
FDSEA : « Rester mobiliser pour faire avancer les dossiers ! »
Le conseil fédéral de la FDSEA de l’Ain s’est réuni le 16 décembre à Ceyzériat. Rétrospective de l’activité 2024, tour des cantons et sections, élections chambre d’agriculture… retour sur les temps forts de la matinée.
« Je sais qu’une partie du réseau est démoralisée, mais il faut que l’on reste mobilisés pour faire avancer les dossiers. » Lundi, Jonathan Janichon, président de la FDSEA, était dans l’optique de remobiliser les troupes, car malgré un contexte morose, tant politique qu’économique, les avancées syndicales déjà obtenues laissent à penser que rien n’est encore joué et que tous les espoirs sont permis. Et de rappeler : « Nous sommes sur une stratégie syndicale délicate par rapport à la situation politique. Nous rencontrons tous les partis. Un nouveau premier Ministre vient d’être nommé ; il faut maintenant que ce que l’on a mis dans les tuyaux aille jusqu’au bout ! »
Tout en soulignant le succès des premières mobilisations de cet hiver, Jonathan Janichon a mis en lumière quelques exemples concrets des victoires syndicales : « Nous avons pu obtenir une dérogation pour l’irrigation. Grâce aux mobilisations, l’administration est aujourd’hui beaucoup plus encline à discuter avec nous. Le statut du loup a été rétrogradé de « strictement protégé » à « protégé », c’est déjà un changement d’orientation, une avancée. »
Une dynamique syndicale tous azimuts
Des victoires qui sont la conséquence directe d’une dynamique syndicale à tous les niveaux et de rencontres régulières avec la préfète de l’Ain, Chantal Mauchet, les services de la DDPP, la DDT, l’OFB… dans un esprit de dialogue constructif et de suivi rapproché des demandes syndicales FDSEA et JA afin d’apporter des solutions réelles aux agriculteurs de l’Ain. Des échanges réguliers également avec les parlementaires tant sur la loi EGalim que la loi d’orientation agricole, et autres enjeux majeurs pour la profession ; ainsi que les collectivités telles les communautés de communes.
Quant aux mobilisations proprement dites, pour mémoire, le lancement de la première phase d’une mobilisation « en trois temps » avait lieu le 18 novembre, avec l’appel du réseau à couvrir les panneaux des villages et à allumer simultanément les « Feux de la colère » sur les ronds-points stratégiques du département. Des actions symboliques visant à marquer l’opposition à la signature des accords du Mercosur. Le 25 novembre débutait la deuxième phase, axée sur la simplification administrative. Deux actions étaient menées simultanément à Pont-de-Vaux – démonstration de curage de fossé à l’appui – et Birieux devant les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) pour demander plus de pédagogie dans les contrôles. Une journée marquée par la présence de Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, éleveur dans l’Oise.
La rentabilité, nerf de la guerre…
Arrivé le moment du « tour des cantons et des sections », Gilles Brenon (canton de Pont-d’Ain), éleveur de porcs et président de la section agriculture de groupe, rappellera que : « le vrai souci est vraiment sur les marchés. Il serait bon de parler de coûts de production. En filière porcine, nous avons des coûts de production à 2,20 € et on est payé 1,80 €. Sans parler de l’importation de viande qui n’est pas produite avec les mêmes règles que les nôtres. Et les impacts indirects sur les outils qui gravitent autour de nous qui ont de moins en moins de force. Il reste aujourd’hui très peu de naisseurs-engraisseurs dans la Région. »
Dans le secteur des céréales, même dilemme. Jonathan Janichon, tout en soulignant la volonté de rencontrer plus régulièrement le groupe Oxyane, tant côté Ain qu’Isère, précise : « Très concrètement, je pousse pour avoir plus d’échanges au niveau des structures pour éviter de réinvestir dans de nouvelles. La ligne politique que l’on soutient est celle-ci : le partage des outils. Par exemple, que les séchoirs d’Oxyane soient ouverts aux autres opérateurs… »
Rentabilité, revenu… mais aussi retraites. René Geoffray, président de la section des anciens exploitants, déplore à propos des retraites agricoles : « pour les conjoints et aides familiaux, c’est le statu quo. Malgré la réforme des retraites, l’inquiétude subsiste car si le décret n’est pas appliqué tout sera remis en cause. » Et Jonathan Janichon de surenchérir : « concernant les retraites, je suis assez triste de voir qu’au niveau politique personne n’arrive à miser sur la croissance. Le mot production ne doit plus être un gros mot. Et les autres corporations, qu’il s’agisse des industriels ou des artisans, ont exactement la même problématique que nous ! »
Sur le volet « élections chambre d’agriculture », Gilles Brenon s’est fait fort de marteler : « L’important est de voter et de faire voter ! Une élection n’est jamais gagnée d’avance ; ça se gagne sur le terrain et dans les urnes. » Sur les enjeux du vote, pour Jérôme Martin, secrétaire général de la FDSEA : « Il est essentiel d'aller voter pour exprimer sa voix. »
Patricia Flochon
Quelques exemples concrets de victoires syndicales
Mise en place du service agricole unique dans l’Ain ;
Un seul contrôle administratif par an et par exploitation ;
La DDPP de l’Ain s’est engagée à réaliser 150 contrôles dans les GMS et RHD ;
Arrêté type de tir de défense contre le loup ;
Stockage de l’eau, ré-infiltration, ajout de puits de référence pour mieux gérer l’eau ;
Adoption de la proposition de loi contre les troubles anormaux de voisinage ;
Revalorisation des retraites au 1er janvier 2025…