AGRONOMIE

Diagnostiquer et trouver les bons leviers d’amélioration de la fertilité des sols

La plateforme AgroDombes, les Paiements pour services environnementaux Saône-Beaujolais et les Paiements pour services environnementaux de la Dombes se sont associés pour organiser le 7 mai dernier une matinée sur le thème de la fertilité des sols. Pour mémoire, lancée fin 2019, la plateforme d’essai AgroDombes, située à Valeins, est issue d’un partenariat entre la Communauté de communes de la Dombes et la Chambre d’agriculture de l’Ain. La parcelle d’essais, de 6,7 ha, propriété de la Communauté de communes – basée sur le territoire du PAEC* Chalaronne Aval, en lien avec le PAEC Dombes-Saône – s’inscrit dans une démarche aux enjeux multiples : tendre vers le « zéro phyto » et la certification HVE3**, répondre aux enjeux climatiques (en particulier les manques et/ou excès d’eau), communiquer et interagir avec le grand public et créer du lien entre éleveurs et céréaliers. Des essais systèmes visant à déterminer les leviers agronomiques optimums pour aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques.

Cocher toutes les cases pour obtenir un sol fertile

L’intervenant du jour, Guillaume Bouchard, agronome indépendant et conseiller spécialisé en agroécologie (fondateur de la société Agrocohérence) a sensibilisé un groupe d’une dizaine d’agriculteurs de l’Ain et du Val de Saône côté Rhône, sur l’importance d’avoir un sol fertile. Et pour ce faire : comment évaluer cette fertilité, avec des outils et des méthodes de diagnostic simples et à la portée de tous, afin de les reproduire sur son exploitation agricole. Une approche pédagogique, avec en préambule un rappel des fondamentaux sur les composantes chimique, biologique et physique de la fertilité. « On constate souvent des problèmes de compaction des sols, de la structure du sol. Les agriculteurs n’en sont pas toujours conscients. On peut utiliser par exemple le test bêche, utile et rapide, pour diagnostiquer l’état structural du sol en surface », explique l’agronome. Un test qui donnera une indication sur la nécessité, ou non, de décompacter, avec quels outils et au meilleur moment (lorsque la terre est friable, pas trop humide, etc.). 

Leviers d’amélioration

Quant aux leviers d’amélioration, Guillaume Bouchard préconise « d’améliorer la structure du sol en augmentant le complexe argilo-humide en apportant des matières organiques stables comme des composts ou du bois raméal fragmenté, surtout utilisé dans de petites surfaces comme le maraîchage » ; et développer la vie biologique, en apportant des matières organiques énergétiques qui vont « nourrir » la terre, comme par exemple des couverts végétaux, fumiers frais, résidus de cultures.  Autres leviers : « diminuer le travail du sol. Passer d’un labour de 40 cm à 15 cm, c’est déjà un pas que tout le monde peut faire. La réussite de la réduction du travail du sol, voire la suppression totale du labour, passe d’abord par une bonne structure de sol : un arrêt du labour, voire une réduction du travail du sol dans une situation où la structure de sol n'est pas suffisante, on prend de très gros risques d'échec. »  C’est aussi réfléchir à des techniques culturales simplifiées ou encore opter pour le semis direct. Autant de pistes d’action qui permettront de soutenir la croissance végétale et optimiser le rendement des cultures, en résumé, produire durablement en quantité et en qualité.

* Projet agro environnemental et climatique.

** Certification haute valeur environnementale

Patricia Flochon