ÉCONOMIE
Soutien du Département à l’agriculture : « Jamais nous ne nous sommes autant investis »

Patricia Flochon
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Le Département réaffirme un soutien fort à l’agriculture aindinoise et à ses filières de qualité. La Conférence agricole s’est tenue le 17 novembre à Attignat, pour l’élaboration de la politique agricole départementale 2024 et examen des demandes de subventions des différentes filières.

Soutien du Département à l’agriculture : « Jamais nous ne nous sommes autant investis »
Volontés partagées pour soutenir la filière volaille de Bresse, fleuron gastronomique du département et image de marque touristique. Photo/PF

C’est à Attignat que s’est tenue cette année la conférence agricole, en présence de Jean Deguerry, président du Conseil départemental de l’Ain, Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture, et du président de la CGA1, Gilles Brenon. Organisée traditionnellement en préambule de l’examen des demandes financières des différentes filières, elle aura été l’occasion pour Jean Deguerry de rappeler tout son soutien à la ferme agricole départementale : « Je veux rendre un hommage appuyé à nos agriculteurs et agricultrices. Nous sommes fiers de notre agriculture dans l’Ain » ; précisant : « plus de 3,7 M€ d’aides sont accordés chaque année. Jamais nous ne nous sommes autant investis. Sans compter les 800 000 € par an alloués à la filière piscicole de Dombes. L’agriculture est un pan majeur de l’économie aindinoise, générant 680 M€ de chiffre d’affaires chaque année ». Parmi les chantiers prioritaires du Département, son président citera la gestion et le stockage de l’eau, sécuriser la santé animale et humaine, développer l’alimentation de proximité (la plateforme Agrilocal 01 étant toujours la 1ère de France), le développement touristique via les produits locaux, s’adapter au changement climatique et préserver les espaces. Une satisfaction pour Michel Joux : « Nous avons la chance d’avoir 46 élus au Département qui ont bien compris que l’agriculture aindinoise est primordiale. La parole politique est largement aussi importante que l’appui financier. Nous avons également la chance d’avoir dans ce département des agriculteurs et des agricultrices passionnés, engagés », ajoutant toutefois un bémol : « nous avons deux faiblesses, la rentabilité et la non reconnaissance trop souvent du travail accompli ». Sur les sujets majeurs évoqués, il précise : « Il faut absolument explorer de nouvelles pistes pour stocker l’eau : des retenues, l’infiltration dans les nappes, la structuration des cours d’eau, etc. L’énergie est également un sujet extrêmement important. C’est une ambition d’Etat. Nous, on dit banco et on va plus loin avec AgriLéa2 afin d’être moteur pour avancer concrètement, ensemble, avec les élus sur nos territoires ».
 
Maintenir l’élevage, une priorité
 
Thème central de cette conférence agricole : « Quel avenir pour l’élevage dans notre département ? ». « Mon combat sera d’aider à maintenir un maximum d’éleveurs dans notre département. C’est primordial », rappelait Gilles Brenon, en tant que président de la CGA. Après la présentation, chiffres à l’appui, des différentes filières animales de l’Ain, par Jean-Marie Fontanet, directeur général adjoint de la Chambre d’agriculture, Jonathan Janichon, président de la FDSEA, en appel à plus de pragmatisme : « Si l’on écoute certains, la grande solution pour réduire les impacts environnementaux serait que tout le monde divise sa consommation de viande par deux. La réalité, c’est qu’en France on en consomme beaucoup moins que dans d’autres pays comme les États-Unis et l’Australie. Le système allaitant français est l’un des meilleurs du monde. Ce sont les Anglais eux-mêmes qui le disent ». Maintenir l’élevage, un enjeu d’autant plus fort que si le nombre de vaches allaitantes reste stable (19 780 en 2021 contre 19 436 en 2006 – Source : Chambre d’agriculture de l’Ain), le cheptel de vaches laitières ne cesse quant à lui de décroître (37 487 en 2021 contre 49 526 en 2006), suivant la tendance nationale. Et Gilles Brenon d’insister : « L’élevage est maintenu dans nos territoires parce qu’il y a des formes sociétaires. On ramène toujours les chiffres à des moyennes d’exploitation, c’est un peu dramatique. Je l’ai déjà demandé, et je souhaite qu’au prochain recensement agricole, soit pris en compte le paramètre que ce sont des hommes et des femmes qui travaillent dans ces structures, car les chiffres en l’état ne représentent pas la réalité des choses ».
 
Volaille de Bresse : signature d’une convention de partenariat entre les collectivités et le CIVB
 
Concernant la filière volaille de Bresse, Jean-Yves Flochon, vice-président du Département, en charge de l’agriculture, rappelait : « la volaille de Bresse reste un fleuron, une image touristique aussi. Nos volontés partagées sont de poursuivre nos efforts pour soutenir la filière. Nous avons toujours la préoccupation de l’avenir du Centre de sélection de Béchanne et de faire en sorte avec la Région et la Saône-et-Loire de soutenir les investissements ». Une convention de partenariat était signée vendredi avec le CIVB3, par Jean Deguerry, président de l’Ain, Frédéric Brochot, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, Cyril Degluaire et Laurent Marquis, respectivement vice-présidents du CIVB sur l’Ain et la Saône-et-Loire. L’occasion pour Cyril Degluaire de s’exprimer sur « la refonte en cours de la filière » : « en septembre a été votée une restructuration du groupement en une coopérative qui négociera le prix avec les abattoirs, rachètera les volailles aux éleveurs et les revendra aux abattoirs. Nous sommes également en train de refaire le packaging. On continue le bleu, blanc, rouge, mais d’une autre façon… ». Quant au Centre de sélection de Béchanne, son gérant, Gilbert Limandas, donnait quelques précisions sur l’état d’avancement des travaux et perspectives de développement : « Nous avons réorganisé la gouvernance, en intégrant l’aval de la filière. Concernant la phase de construction, le bâtiment technique est pratiquement terminé et trois bâtiments d’élevage sont en cours de construction. Nous avons également modifié la SARL en SAS du Centre de sélection de Béchanne, avec des collèges, et lancé une recapitalisation qui nous permettra de redonner un peu d’oxygène ». Un travail de fond salué par tous.
 
1 Confédération générale agricole.
2 Tous les détails à retrouver sur : https ://www.agrilea01.fr/
3 Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse.