AVICULTURE
Volailles label : « Il nous faudra rester sur des marchés de niche »

Patricia Flochon
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Retour sur l’assemblée générale du GAD (Groupement des aviculteurs de la Dombes) qui s’est tenue le 14 avril à Mionnay. Une année en demi-teinte marquée par la baisse de consommation de la viande de volaille et le Label rouge qui a souffert de l’inflation.

Volailles label : « Il nous faudra rester sur des marchés de niche »
Éleveurs, abatteurs et partenaires de la filière, réunis lors de l’assemblée générale le 14 avril à Mionnay. PHOT/ PF

Fort de 31 éleveurs adhérents (40 bâtiments en production Label rouge et 16 canardières), le groupement a totalisé l’an dernier une production de 554 670 canards et 544 340 volailles Label rouge, soit 1,09 million de mises en place. Un nombre de mises en place qui a accusé une baisse de 2,3 % en label. Hervé Morey, technicien du groupe Soreal, rappelait les grandes tendances, indiquant que « la consommation de viande de volaille a baissé globalement de 1 % avec des différences importantes selon les espèces, dont – 29,7 % pour le canard. La production française a quant elle baissé de 7,6 points : moins 1 point en poulet et moins 30 % en canard. Conséquence : entre la production qui a baissé de 7 points et la consommation de 1 point, les importations ont grimpé pratiquement de 9 % ». Le Label rouge a particulièrement souffert de l’inflation. La production totale a accusé une baisse de 9 %, et 10 % pour les pintades. À noter également une tendance à la baisse de la découpe de volaille label qui s’explique « par le prix de la barquette ». Et le président du GAD, Laurent Soileux, de préciser : « Avec nos filières qualité, il nous faudra rester sur des marchés de niche, car les chiffres sont assez inquiétants. À Intermarché par exemple, le poulet sous-vide label rouge a fortement augmenté, jusqu’à 29 € le kilo ».
 
Repenser le modèle de répartition de la valeur ajoutée
 
« L’année 2022 a été marquée par une inflation jamais connue depuis quarante ans. L’explosion de l’ensemble des coûts de production, avec l’envolée des prix du gaz, de l’électricité, etc., nous oblige à réfléchir à un nouveau modèle de répartition de la valeur ajoutée de nos productions. Si des revalorisations ont été appliquées par nos opérateurs en poulets et en pintades, la situation est différente en canards. Nous avons, en accord avec le groupe LDC, rajeuni l’âge d’abattage de nos animaux, passant de dix à neuf semaines pour les femelles et de douze à onze semaines pour les mâles. Ce rajeunissement nous a apporté un effet positif tant au niveau technique qu’économique, qui nous a permis de garder notre marge égale durant ces sept à huit dernières années », ajoute Laurent Soileux. Tout en déplorant que : « Même si 100 % des hausses de l’aliment poussins ont été prises en compte, est-il responsable de penser qu’avec une même marge par mètre carré égale depuis sept – huit ans, nous pouvons créer de nouvelles vocations et motiver les troupes pour continuer ? Nous devons nous mettre rapidement au travail afin de maintenir notre capacité de production, mais aussi réfléchir à l’avenir en termes de développement. Un rendez-vous est prévu prochainement avec LDC pour en discuter ». Quant aux perspectives à court et moyen termes, il s’agira pour le groupement de « garder notre diversité de productions et rester très attentifs aux différentes possibilités de développement de promotion de nos productions dans un contexte commercial compliqué, où le consommateur reste très attentif aux productions locales. Notre défi est de renouveler les générations.  Un revenu décent est indispensable. Notre groupement a une moyenne d’âge jeune. Nous sommes dynamiques, résilients, avec des capacités d’adaptation. Il nous faut continuer dans un esprit de filière qui doit rester humaine, organisée et responsable ». François Gaudin, directeur de l’Afivol (l’interprofession avicole de la région Auvergne Rhône-Alpes), présentait à l’issue de l’assemblée générale le Plan Bâtiment, dans le cadre du Plan Ambition filière avicole 2023-2027 financé par le conseil régional. Tous les détails à retrouver sur : https://www.afivol.com/soutien-a-la-filiere/