Les discussions entre la Commission européenne et les États membres sur le déclassement du statut de protection du loup dans l’UE vont débuter au niveau technique dans la perspective de la réunion des ministres de l’Environnement fin mars.
Au Parlement européen, les élus de la commission de l’Agriculture espèrent des avancées rapides sur le déclassement du statut de protection du loup dans l’UE. Les eurodéputés de la commission de l’Agriculture (Comagri) continuent de faire pression pour que le statut de protection du loup dans l’UE soit révisé dans les plus brefs délais comme l’a proposé la Commission européenne. La proposition de Bruxelles vise à modifier le statut de protection de cette espèce, qui passerait de strictement protégée à protégée, permettant ainsi aux États membres d’avoir recours à des mesures de gestion des populations de loups plus souples. Lors d’un débat le 12 février, les parlementaires Jérémy Decerle (centriste français), Bert-Jan Ruissen (conservateur néerlandais) ou encore le président de la Comagri, Norbert Lins (chrétien-démocrate allemand) ont appelé les États membres à prendre rapidement une décision pour qu’il soit possible de demander la révision de la Convention de Berne dès le mois de juin. Cette révision est une condition préalable à la modification des annexes de la directive européenne Habitats. Mais le dossier est entre les mains des ministres de l’Environnement qui en discuteront lors de leur réunion du 25 mars laquelle doit en décider à la majorité qualifiée. David Clarinval, ministre belge de l’Agriculture, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE, a fait savoir à son collègue en charge de l’Environnement, Alain Maron, qu’une quasi-unanimité des ministres de l’Agriculture était en faveur de ce déclassement.
Pas une recette miracle
« Nous saurons bientôt, parce que nous en parlerons avec les États membres dans les jours à venir », a indiqué Humberto Delgado Rosa en charge de la biodiversité à la direction générale de l’Environnement de la Commission européenne. Si la proposition est soutenue par les Vingt-sept, la Commission européenne devrait soumettre sa proposition lors de la 44e réunion du Comité permanent de la Convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre 2024. Mais elle pourrait aussi solliciter la tenue d’une réunion exceptionnelle dès la fin du premier semestre. C’est ce qu’espèrent les eurodéputés de la Comagri. Mais, prévient Humberto Delgado Rosa, « il ne faut pas promettre aux éleveurs une recette miracle. Une petite modification d’annexe ne va pas non plus changer fondamentalement les choses, elle va juste apporter une flexibilité supplémentaire par rapport aux possibilités de dérogations qui existent déjà ». Selon lui, il faudra continuer à mettre en place des mesures de prévention des risques car « maintenant que ces animaux sont revenus dans l’UE, l’homme et le loup vont devoir apprendre à cohabiter dans la durée ».