PORTRAIT
Gaec du Truchet, ou l’art de reprendre et diversifier l’exploitation familiale

Ludivine Degenève
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Voilà presque un an qu’Elsa et Oscar Pivard ont repris la ferme de leurs parents et de leur oncle à Dortan. Et même si ce n’était pas leur projet professionnel initial, ils ont su maintenir l’exploitation, et même inaugurer de nouvelles pratiques. À l’occasion de la quinzaine de l’installation, retour sur l’évolution du Gaec du Truchet.

Gaec du Truchet, ou l’art de reprendre et diversifier l’exploitation familiale
Oscar et Elsa Pivard ont développé leur activité de glaces en même temps que leur exploitation, en janvier 2022. La vente a quant à elle débuté en août. PHOTO/LD

« Avec ma sœur, on a repris officiellement l’exploitation en 2022. » Elsa et Oscar Pivard sont deux frères et sœurs dont le projet professionnel a viré radicalement de bord voilà maintenant un an, puisque Oscar a suivi un parcours d’ingénieur en mécanique et plasturgie, tandis qu’Elsa a fait ses études dans le domaine de l’ingénierie en statistique et économie. C’est finalement en janvier 2022 qu’ils ont décidé de reprendre la ferme familiale à Dortan et de devenir la cinquième génération d’éleveurs au Gaec du Truchet. « Nos parents et notre oncle prenaient leur retraite, et donc la question se posait de savoir comment ils allaient transmettre leur exploitation », explique Oscar Pivard. C’est en 2021 qu’Oscar reprend ses études en passant un bac pro agricole par correspondance. « Je ne voulais pas laisser filer cette opportunité d’avoir mon entreprise et de la laisser partir à l’extérieur de la famille », confie l’exploitant. Sa sœur a fini par le suivre, montrant un grand intérêt pour ce cursus.
 
Une ferme, mais pas que 
 
En reprenant l’exploitation, l’objectif était de « pérenniser l’affaire existante », rappelle Oscar Pivard. Ils ont donc gardé le troupeau, composé de 60 vaches croisement trois voies : Montbéliarde, Prim’holstein, et Pie rouge suédoise, mais aussi des cultures : 20 ha de maïs et 10 ha de triticales. En reprenant la ferme, Oscar et Elsa Pivard ont aussi repris la société de compostage appartenant à leurs parents depuis 2003. « On récupère les déchets verts des communes et des paysagistes et on les transforme en composte, explique Oscar Pivard. À la fin du cycle, on l’épand sur les cultures. Ça fait un engrais naturel qui amène de la matière organique dans nos sols. » Mais dès le départ, le duo était d’accord pour « ajouter leur pierre à l’édifice », d’après Oscar Pivard. C’est lors de son stage de fin d’étude dans une ferme en Savoie qu’Elsa a eu l’idée de transformer une partie du lait de leur exploitation en glaces. « On était tous les deux d’accord pour créer une valeur ajoutée », assure son frère.
 
Des glaces aux mille et un parfums  
 
Vanille, chocolat, fraise, mais aussi café, noisette, et caramel beurre salé, le choix des arômes est varié, tout comme les points de vente, puisque qu’en plus de proposer leurs glaces à la ferme, le Gaec du Truchet livre à l’épicerie fine Bleu de l’Ain à Nantua, à la pizzéria Menotti’s à Oyonnax mais aussi à la boulangerie de Dortan et en grandes surfaces. « On va profiter de la période hivernale pour démarcher des restaurateurs et des clients potentiels », précise Oscar Pivard.
Bien qu’ils aient commencé la production seulement en août, notamment à cause des constructions qui ont pris plus de temps que prévu, les retours ne se sont pas fait attendre, et ils sont positifs : « Tous ceux qui achètent des glaces reviennent parce qu’ils ont bien aimé », s’enthousiasme l’exploitant. Même si l’hiver n’est pas la période idéale pour déguster des glaces, cela ne va pas empêcher Oscar et Elsa de continuer à en produire, et de les stocker pour le début de l’été dans leur chambre froide prévue à cet effet. Comme le précise enfin Oscar Pivard, l’idée est de prendre un peu d’avance pour ne pas « produire au fil de l’eau ».