Le vent fait voler la poussière des champs que les agriculteurs labourent le long de la route de Villemotier. D'un côté comme de l'autre on sème en Bresse. Nicolas Michel, de l'EARL Vers le Bois vient de terminer ses semis de tournesol. Installé sur les contreforts du Revermont, il a repris l'exploitation familiale depuis 2012 en l'agrandissant tout en conservant la même activité. Avec l'aide de deux salariés et un apprenti, ils gèrent un élevage de 3200 porcs pour la coopérative Cirhyo. De sa terrasse il voit ses 160 ha de cultures.
Chaque année Nicolas fait le choix de ses semences avec un technicien de Cap10 en privilégiant l'aspect qualité pour les animaux plutôt que le rendement. Le blé, l'orge et le maïs sont transformés pour nourrir l'élevage. Quant au colza, soja et tournesol ils sont vendus à Terre d'Alliances.

Moins d'intrants

Après l'hiver la terre s'est resserrée : « ce n'est pas facile de semer, le sol est argileux et nous n'irriguons pas. On sème des couverts végétaux en été comme en hiver et ce sont les racines de nos espèces plantées qui font le boulot. Cela permet aussi de baisser l'utilisation d'intrants », explique Nicolas. « De faire travailler nos végétaux nous permet de nous inscrire dans une agriculture durable et raisonnée. En fonction des itinéraires culturaux on se rapproche du semi direct », ajoute-t'il. Membre du Ceta bressan, Nicolas Michel apprécie ce groupe de travail : « c'est bien, nous pouvons suivre des formations, échanger avec des intervenants lors de visites de parcelles pour observer ce qui a fonctionné ou pas ». Un soutien utile pour les agriculteurs afin de les guider dans leurs choix de culture.

Clearfield ou pas ?

Ce secteur du département est bien moins impacté par l'ambroisie que ne l'est la plaine de l'Ain. Toutefois les liserons et les dicotylédones de printemps sont bien présents dans les cultures de tournesol. Aussi, pour ses 13 ha à planter, Nicolas a fait le choix du tournesol clearfield pour la deuxième année consécutive. Malheureusement l'an dernier son champ a été grêlé à 100 %. Alors difficile d'en juger le résultat. Toutefois, si la récolte n'a pas été à la hauteur des espérances vu les conditions climatiques, il semble plutôt optimiste quant à son potentiel. « Le clearfield est bien pour le désherbage et les adventices. Il offre aussi la possibilité de faire un rattrapage de semis en cours de saison, c'est pratique » indique t'il.

Yolande Carron

Le Ceta bressan