Evènement
S'engager pour l'avenir de l'agriculture

Jeudi 19 septembre s’est tenu le 18ème Jeudi de l'Agriculture. Organisé par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de l’Ain, l’événement a rassemblé 32 personnes : agriculteurs, anciens exploitants, élus et représentants d’organisations professionnelles agricoles (OPA). Cet événement fut l'occasion d’échanger sur les réalités quotidiennes du métier, souvent méconnues du grand public et des élus locaux.

S'engager pour l'avenir de l'agriculture
Rendez-vous convivial et riche en échange au GAEC du Pigeonnier à Chaleins (Photo : Julie TREIK)

 Claude Limandas, hôte du Jeudi de l’Agriculture à Chaleins, a ouvert la discussion en décrivant sa semaine de travail, en mettant l'accent sur les nombreuses étapes à respecter pour gérer correctement une exploitation aujourd’hui. Entre les contraintes réglementaires liées à l'épandage, à la protection des cultures ou encore à l'entretien des haies, il a illustré la complexité croissante de la gestion quotidienne. 

Il raconte : "Le dimanche soir généralement on fait le programme de la semaine : […] Le mardi, je dois protéger mes cultures : contrainte, regarder la météo, attention pas plus de 19km/h de vent, ma parcelle a une zone riverain et en plus la commune m'a sollicité pour faire une bande tampon pour protéger le village. De plus, un de mes produits à une ZNT de 5m et l'autre à une ZNT 20m, comment je vais faire ? Attention, à la mention abeille, il ne faut pas que je traite quand les abeilles sont présentes. Quel casse-tête. […] Une fois la semaine finie : enregistrement de tout ce que j'ai fait en cas de contrôle. Vérifier les doses épandues. Mince, les stocks sont faux, je ne trouve pas l'erreur. Après une heure je retrouve l'erreur. La semaine a été épuisante.  Elle n'a pas été épuisante physiquement, mais moralement car on n’a jamais l'esprit tranquille. Voilà la semaine d'un agriculteur."

Bien que des progrès aient été réalisés sur certaines demandes, les promesses de simplification faites par le gouvernement doivent se traduire rapidement dans les exploitations. Le projet de Loi "Entreprendre en Agriculture", soutenu par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, pourrait offrir des solutions concrètes, attendues depuis trop longtemps.

Didier Farfouillon : l’importance de l’engagement territorial

Un point central soulevé lors de ce Jeudi de l'Agriculture est l'importance de s’engager dans les instances locales et professionnelles. Comme l'a rappelé Jérôme Martin, secrétaire général de la FDSEA de l’Ain, « on doit être présent dans les lieux de décision, que ce soit dans les communes, les communautés de communes, car c'est là que sont prises des décisions qui impactent directement l’agriculture. ». Henri Cormorèche, maire de Mionnay, a renchéri en affirmant que « La voix d'un agriculteur dans un conseil municipal ça porte », soulignant ainsi l'importance d'une participation active au sein des instances locales. 

Didier Farfouillon, élu à la Chambre d’Agriculture et président du comité de territoire Bresse-Revermont-Val-de-Saône, a souligné la nécessité pour les agriculteurs de s'impliquer davantage dans les débats sur les Plans Alimentaires Territoriaux (PAT). Ces plans, qui définissent les stratégies alimentaires à l'échelle locale, sont un levier important pour orienter le développement des filières agricoles en local. Il a insisté sur le fait que les agriculteurs s’intègrent dans ces discussions, afin de s'assurer que la vision agricole soit prise en compte.

En tant que président local de la FDSEA, il a également rappelé l'importance d’utiliser la force des réseaux syndicaux de la FDSEA et des JA pour faire remonter les difficultés rencontrées au quotidien sur leur territoire : problème de circulation, vols, dégâts de nuisibles ou autres questionnements. 

Des projets pour soutenir les agriculteurs

L’engagement peut aussi se concrétiser au sein de projets spécifiques. Un exemple récent est la convention signée entre la FDSEA de l’Ain et le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS), visant à mobiliser les agriculteurs dans la lutte contre les incendies. Ce projet permet aux volontaires de s'intégrer à un réseau organisé, qui sera activé en cas de besoin, pour renforcer les moyens de lutte contre les feux. Cette initiative témoigne de la volonté de protéger les hommes et le matériel.

Enfin, il a été rappelé l’existence du Service Agricole Unique (SAU). Né après les mobilisations en réponse à un fort besoin de simplification, le SAU vise à répondre aux besoins quotidiens des agriculteurs. En offrant un accompagnement personnalisé pour les questions administratives ou techniques, ce service facilite l’accès à des informations essentielles pour les exploitants.

Le service est accessible en appelant le 04 74 45 36 14.

E.G.