Pour mieux comprendre les métiers de chacun, l'interprofession bovine d'Auvergne Rhône-Alpes, Interbev, organise régulièrement des visites de terrain. La semaine dernière, le conseil d'administration s'est retrouvé sur l'exploitation de David Chaize dans le Puy-de-Dôme.
Installé sur la commune de Bort-l'Étang (Puy-de-Dôme), David Chaize élève un troupeau de vaches charolaises. Devant ses homologues d'Interbev Aura et en présence notamment du député André Chassaigne, de madame le maire de la commune et d'un représentant de la Draaf, l'éleveur qui occupe le poste de trésorier d'Interbev Aura est revenu sur les origines de sa ferme. Une exploitation familiale bâtie, il y a trente ans, sous l'impulsion de Roland, le père de David. En 2007, Roland décide de partir à la retraite, laissant sa place à son fils. L'exploitation passe alors de 77 ha à 108 ha et l'activité doit pratiquement doubler pour être rentable. Deux bâtiments sont construits (un de stockage et une stabulation libre à aire paillée). « Après deux épisodes de sécheresse particulièrement compliqués, j'ai fait le choix d'arrêter le maïs ensilage pour mettre en place des cultures de légumineuses (trèfle) qui sont enrubannées », témoigne l'éleveur. Par ailleurs, en 2022, il a acquis un étang très utile pour sécuriser l'abreuvement de ses animaux. Dans un contexte de hausses des charges et d'aléas climatiques à répétition, comme beaucoup d'éleveurs, la quête d'autonomie alimentaire est la priorité de David.
Une situation sanitaire préoccupante
En ces temps où les pépins sanitaires se multiplient avec trois maladies qui se télescopent (FCO-8 et 3) et MHE, le sujet du sanitaire a largement été abordé par les membres du conseil d'administration. Là encore, la question de la sécurisation des exploitations a été placée au cœur des enjeux, par notamment la disposition des vaccins mais aussi par l'indemnisation des pertes, tandis que grâce à la mobilisation professionnelle, les échanges commerciaux avec la plupart des pays sont possibles avec des tests PCR et désinsectisation.
Restauration hors domicile
Au chapitre de la commercialisation, Interbev Aura décline actuellement un grand plan de reconquête de la restauration hors-domicile. À travers des formations, un coup de pouce à la rédaction de cahier de charges, à la participation à l'élaboration de plans alimentaires territoriaux, l'idée est d'inciter les restaurateurs à choisir la viande française. Dans ce cadre, l'interprofession participera au Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Sirha) en janvier prochain à Lyon. Des rendez-vous avec des grossistes devraient notamment s’y tenir. Enfin, un bilan a été fait du Fonds d'Assainissement Régional (Far), mis en place le 1er février 2023 dans toutes les régions françaises sur la base de règles partagées et identiques. Depuis cette date, 1 600 dossiers ont été traités en Auvergne Rhône-Alpes. L'enjeu du Far est double : d’une part, la solidarité pour couvrir les préjudices financiers liés à des motifs de saisies identifiés et, d’autre part, l’assainissement pour mieux faire face aux problèmes posés par les saisies de carcasses via des actions de prévention et de recherche. En cas de saisie, les préjudices affectent non seulement l’éleveur, mais également tous les opérateurs de la filière bovine et deviennent de véritables freins au bon fonctionnement de celle-ci.
Sophie Chatenet