ORGANISATIONS D’ÉLEVAGE
Des activités en évolution

Margaux Balfin
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Ain génétique service (AGS), Bovi-Coop, et Acsel conseil élevage ont tenu leur assemblée générale le 8 décembre dernier dans les nouveaux locaux du site des Soudanières, inaugurés en juin dernier. 

Des activités en évolution
De gauche à droite : Julien Gandrey, président d’Acsel conseil élevage ; Régis Favier, président de Bovi-Coop ; et Lionel Carrier, président d’Ain génétique service le 8 décembre dernier dans les nouveaux locaux du site des Soudanières. Photo/MB

Les trois assemblées générales faisaient salle comble et la fierté de Gérard Mucke, directeur du site vendredi 8 décembre. Les présidents de chacune des structures – Julien Gandrey, Régis Favier et Lionel Carrier – ont dressé le bilan de leur dernier exercice (voir ci-dessous). Tous accusent un recul de l’élevage et doivent conjuguer avec des changements de pratiques et de modèles d’exploitation, la hausse des charges et des mouvements de personnels devenus monnaie courante. C’est néanmoins par des mots lourds de sens, que Lionel Carrier, président d’Ain génétique service, a débuté son rapport moral, et marqué l’interdépendance des structures du réseau. « Au sein des organisations d’élevage de Ceyzériat, nous sommes intimement liés, scandait le président. Nous nous devons d’être transparents quant à l’utilisation de votre argent. Et lorsqu’un éleveur utilise les services de la coopérative d’insémination ou la génétique d’Umotest, adhère au contrôle laitier, indirectement au laboratoire Mael, vend ses animaux à Bovi-coop ou utilise Bovi-clic sur son téléphone portable, il détient directement ou indirectement du capital dans chacune des structures associées au sein de la SCI des Soudanières. »
En fin de matinée, Jean-Marie Fontanet, directeur-adjoint à la Chambre d’agriculture, présentait les résultats d’une étude menée par ses services sur le Fonds pour le développement d’un atelier d’engraissement. Créé en 1991, ce fonds revolving, abondé par les structures de production, le Département et la Région, permettait aux éleveurs de souscrire à des crédits à taux zéro. Plus de 7,5 millions d’euros (M€) ont déjà été prêtés aux éleveurs depuis sa création, mais avec la dépréciation de la valeur de la monnaie, ce fonds est aujourd’hui tombé en désuétude. Cette étude, par une analyse de la filière bovine, devait donc permettre de dégager des pistes de réflexion pour proposer de nouvelles utilisations de ce fonds, en phase avec les évolutions du métier. À court terme, une hausse des taux d’intérêt pratiqués pourrait être envisagée, mais le fonds restera sur la base d’un revolving. Un travail à ce sujet sera mené dès le début de l’année pour arrêter des solutions.
 
Faire évoluer le modèle de financement coopératif
 
« Nous devons choisir collectivement notre posture », insistait Patrice Dumas. Pour le président de la Coopération régionale agricole, il n’y a pas de doute à avoir. Ce fonds a bien toutes les raisons du monde d’exister. Entre la hausse de la population mondiale, le renforcement de la contractualisation, la nécessité de soutenir la souveraineté alimentaire de la France et sa balance commerciale agricole extérieure, « il faut effectivement réfléchir à d’autres modèles d’exploitation, plus en phase avec les attentes sociétales », mais la consommation de viande ne pourra pas indéfiniment baisser. En somme, le soutien aux installations doit se maintenir. Et Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture d’ajouter : « Le modèle coopératif est tout à fait d’actualité même s’il faut peut-être le faire évoluer. (…). Deux choses nous inquiètent. D’une part le dernier recensement général agricole avec une perte d’agriculteurs, d’autre part, une balance commerciale alimentaire en chute libre. L’unité professionnelle doit être la clé de voute de toute évolution ! »
De son côté, Michel Pivard, président d’Okteo et ancien président d’Acsel conseil élevage, soulignait quant à lui l’importance d’apporter des solutions de financement, en particulier pour les installés hors cadre familial : « À partir du moment où il n’y a plus une majorité d’enfants d’agriculteurs pour reprendre les exploitations, la question du financement est vraiment un enjeu. En bovin en particulier, si on veut maintenir les installations, il faut trouver des solutions en matière de prises de capitaux. Jusqu’ici, nous avons botté en touche, par peur de l’intégration de l’amont par l’aval. » 
 
Le soutien du Département réaffirmé 
 
Enfin, Jean-Yves Flochon, vice-président en charge de l’agriculture au Département, réaffirmait le soutien financier du Département à l’agriculture quelques jours après les votes primitifs du budget 2024 en session plénière. Et de conclure : « En ce qui concerne la nouvelle politique agricole avec sa déclinaison au niveau régional (FEADER), nous avions des préoccupations pour notre département. Nous craignions de ne pouvoir continuer sur la même ligne, c’est-à-dire de pouvoir continuer à bénéficier de fonds régionaux pour la modernisation de nos exploitations. Nous sommes plutôt rassurés aujourd’hui même si nous avons encore peu de dossiers sur le département. »