FNPSMS
Le maïs semences face à la concurrence

Du fait de stocks et d’importations, le marché du maïs est sous pression. Mais pour le chargé de mission de la FNPSMS, Pierre Guillaumin, la France doit maintenir sa place de premier producteur européen.

Le maïs semences face à la concurrence

À l’occasion de l’assemblée générale du syndicat des producteurs de semences de maïs et de sorgho de Rhône-Alpes, le 15 février à Saint-Barthélemy-de-Beaurepaire (Isère), Pierre Guillaumin, chargé de mission Économie et international à la Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho (FNPSMS) a présenté l’actualité des marchés du maïs. Le spécialiste estime que l’alourdissement des stocks de maïs mondiaux en raison des productions réalisées aux États-Unis, au Brésil et en Argentine pèse fortement sur les prix ces derniers mois, limite leur potentiel de remontée et laisse imaginer une grande volatilité pour les prochaines semaines. Il faut aussi faire avec davantage d’importations qu’auparavant, notamment en provenance d’Ukraine. S’agissant des semences, si jusqu’à 2021, le pays produisait pour son marché intérieur, il s’est mis à exporter et concurrence par conséquent les autres pays producteurs. Au niveau des charges, Pierre Guillaumin reconnaît une augmentation générale depuis quelques années avec les effets de la crise du Covid et de la guerre en Ukraine. « Certes, les tarifs de l’énergie ont beaucoup baissé par rapport à l’hiver 2022, mais ils restent toujours plus haut qu’avant la crise sanitaire », souligne-t-il.

Excellence du réseau français

Pour Pierre Guillaumin, « le défi pour la filière française, et notamment dans le territoire de la région Rhône-Alpes et plus spécifiquement de la vallée du Rhône, va être de gérer le placement des plans de multiplication pour la campagne de production 2024 où on attend une baisse des surfaces car on doit répondre à un marché, certes demandeur, mais avec des disponibilités à la suite de la bonne récolte de 2023. Le défi est de gérer cette évolution de surfaces et de tenir compte des spécificités de la production française ». « Il faut maintenir l’excellence du réseau et la place de la France en tant que premier producteur européen de maïs semences et premier exportateur mondial de semences, qui assure l’approvisionnement européen en semences de maïs », ajoute-t-il.

L’expert rappelle aussi que la mise en place du plan de production 2023 s’est réalisée dans un environnement incertain à cause de disponibilités suite à l’année 2022 compliquée sur le plan climatique, d’une demande en forte baisse pour les semis de maïs consommation 2023, de tensions sur les ressources hydriques après une sécheresse hivernale historique. Mais malgré ces difficultés, la France est restée proche de son plan de production triennal moyen de semences de maïs (voisin de 80 000 ha), et souhaite conserver son excellence en 2024.

Isabelle Brenguier

EN BREF

Production de maïs

-       Le maïs est la première céréale produite dans le monde.

-       La production mondiale a presque doublé en 20 ans.

-   La hausse de la production mondiale accompagne la croissance démographique et la croissance de la classe moyenne mondiale.

-      Le maïs deviendra la céréale la plus échangée dans les années à venir devant le blé

-      Les principaux pays exportateurs sont les États-Unis, l’Argentine, le Brésil et l’Ukraine.

-       Les principaux importateurs sont l’Union européenne, le Mexique, le Japon et la Chine.