SEMAE
Semences : un bon bilan mais fragile

L’interprofession des semences (Semae) a tiré mi-février un bon bilan de l’année 2023. Cependant celui-ci reste fragile. Les semenciers entendent conserver leurs capacités de production dans l’objectif de répondre aux nombreux défis de la filière.

Semences : un bon bilan mais fragile
Le nombre d'agriculteurs-multiplicateurs est passé de plus de 25 000 au début des années 2000 à 18 285 en 2019. ©iStock-Oleksandr Yuchynskyi

La France reste le premier pays producteur de semences agricoles de l’Union européenne et aussi le premier exportateur mondial des semences végétales et le deuxième toutes semences confondues avec un excédent d’1,2 milliard d’euros (Md€) pour un chiffre d’affaires global de 3,9 Md€. En termes de débouchés, c’est l’Union européenne qui domine le marché, avec presque 82 % (81,9 %) des ventes. Les entreprises gagnent des parts de marché au Proche et Moyen-Orient, « notamment en Turquie » et il existe « un fort potentiel de développement en Afrique », a expliqué Pierre Pagès, président de l’interprofession de Semae. Pour conserver ses positions et garantir la souveraineté alimentaire de la France, l’interprofession doit s’appuyer sur un réseau puissant. Si elle peut compter sur près de 17 000 agriculteurs-multiplicateurs, elle s’inquiète de leur nombre sans cesse décroissant. En effet, ils étaient plus de 25 000 au début des années 2000 avant de passer sous la barre des 20 000 en 2005. En 2019, ils étaient encore 18 285. Sans la montrer officiellement du doigt, l’interprofession pointe les difficultés des agriculteurs-multiplicateurs à se rémunérer en raison des contraintes législatives, techniques et réglementaires liées à l’exercice de leur profession.

Christophe Soulard