FILIERE OVINE

Maintien à l’équilibre pour l’agneau de l’Ain Gigotin

« Nous sommes une petite coopérative, très efficiente, mais soumise à une problématique de volumes en baisse. » Ainsi résumait Michel Joux, président de la Cobra, réunie en assemblée générale le 19 juin à Ceyzériat. Ajoutant dans la foulée : « C’est le reflet d’une tendance nationale forte, avec une décapitalisation, une baisse du nombre de cheptels ovins, comme dans d’autres productions… »  Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2 712 ovins vendus en 2023, dont 2 457 agneaux (- 11,49 % par rapport à l’année précédente). Seuls les agneaux vendus sous la marque Gigotin (nés et élevés dans l’Ain) conservent une relative stabilité en volumes (- 1,06 %), alors que ceux vendus à la SARL Metrop accusent une baisse de 33,3 % suite à deux départs en retraite l’an dernier. Le chiffre d’affaires reste stable, à près de 475 000 €, stabilité qui s’explique par un prix plus élevé des agneaux ; le Gigotin étant principalement commercialisé en boucherie artisanale, chez les revendeurs, bouchers sur les marchés et GMS (entre autres, la Ferme de Collonge, Migros à Thoiry, Intermarché de Jayat et Neuville, Leclerc, Super U à Pont-d’Ain, François Viande et Boucherie Favre, etc.).

Une viande de qualité qui fait l’objet d’une communication appuyée de la part de Cobra : formation Interbev (une journée au Cecof d’Ambérieu avec la participation d’artisans bouchers pour apprendre à transformer l’agneau différemment, et des retombées à la clé dans certains magasins), les Ovinpiades des Jeunes Bergers en décembre au lycée agricole de Cibeins, une animation dans le cadre du Salon de la gastronomie (démonstration de découpe par des artisans bouchers et dégustation), communication au sein du Livret d’installation des Jeunes Agriculteurs. 

Le projet d’atelier d’abattoir petits ruminants en bonne voie

Autre sujet d’actualité à l’ordre du jour : le projet d’abattoir petits ruminants. Pour mémoire, à la suite de l’annonce de la Cab (Compagnie d’abattage de Bourg) de l’arrêt à court terme de l’abattage d’agneaux, une étude de faisabilité pour un atelier d’abattage ovins – caprins était lancée et Cobra désignée comme maître d’œuvre pour la conduire, avec le soutien du Département. Pour ce futur atelier d’abattage, se dessine un volume prévisionnel de 80 à 220 animaux abattus par jour, avec un amortissement sur quinze ans (investissement estimé à 770 000 €). Un projet en bonne voie, validé à l’unanimité par les filières ovine et caprine (l’AG constitutive s’étant déroulée le 25 juin) qui souhaitent le voir aboutir au printemps 2025. Une satisfaction pour Michel Joux : « L’engagement de tonnage nous a agréablement surpris : 87 tonnes annuelles. Des engagements ont été signés, avec des chèques à l’appui. Douze communautés de communes ont été sollicitées pour un appui financier. Est prévue l’embauche d’un salarié à mi-temps, le reste sera de la prestation de service. » 

Patricia Flochon