POISSONS DE DOMBES
Lancement du premier logiciel dédié aux pisciculteurs d’étangs en France

Patricia Flochon
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L’association de promotion du poisson des étangs de la Dombes lance le premier logiciel dédié aux pisciculteurs d’étangs en France. Un outil numérique novateur d’aide à la gestion des étangs. Un logiciel métier qui alimentera une base de données techniques et économiques précieuses à la filière.

Lancement du premier logiciel dédié aux pisciculteurs d’étangs en France
Pêche d'étang Photo/Archives Ain Agricole

Pierre La Rocca, président de l’association de promotion du poisson des étangs de la Dombes (Apped), l’avait annoncé en mai 2023 en assemblée générale, promettant un outil « très innovant ». C’est désormais chose faite. Développé par l’Apped, en collaboration avec l’agence TNT marketing communication, basée au Puy-en-Velay, le nouveau logiciel métier dédié aux pisciculteurs de la Dombes est aujourd’hui opérationnel. Un projet mûri depuis 2021 qui, selon Jules Blanc, conseiller piscicole de l’Apped : « prouve encore une fois l’avance de la Dombes en termes de technicité dans la pisciculture d’étangs. » Via cet outil numérique, les adhérents pourront saisir en ligne leurs résultats d’empoissonnage et de pêche, les intrants utilisés et générer des bilans technico-économiques pour suivre l’évolution de leurs résultats d’année en année. Le système remplace les anciens modèles de registres d’élevage papier ou sur Excel. Il servira également d’interface pour suivre les actualités liées à la filière, les dossiers de subvention et la conformité avec la marque Poissons de Dombes.

Des références technico-économiques pour enrichir l’observatoire de la filière

Destiné à être intégré au site web de l’Apped, l’outil est pour l’heure disponible via une adresse mail et un mot de passe fourni aux pisciculteurs. Une vingtaine sont d’ores et déjà connectés sur les 150 adhérents. Premier du genre, le logiciel permet en quelques clics d’accéder aux actualités de l’Apped, consulter son bilan d’exploitation ou encore l’état de sa conformité à la marque Poissons de Dombes. Et Jules Blanc d’expliquer : « L’onglet « mes étangs » permet de créer l’exploitation virtuelle. Sous l’onglet « mes bassins » on retrouve la gestion des stocks de poissons. Le logiciel permet également de saisir sa grille tarifaire de l’année, pour gagner du temps. L’exploitant peut vérifier en temps réel l’état de sa conformité, de même que les collecteurs, qui versent une prime à ceux qui respectent le cahier des charges de la marque collective. Cela nous permet de garder une traçabilité d’une année sur l’autre et prouve le sérieux de l’engagement vis-à-vis notamment du Département qui nous finance. » L’objectif à terme étant d’améliorer le réseau de références technico-économiques pour enrichir l’observatoire de la filière. Un outil numérique enrichi de deux modules, le premier lié aux dossiers de subventions au titre du Livre blanc de la filière et le second présentant le calendrier des dates de pêche. 

Une production « catastrophique » en 2023

Interrogé sur la situation des étangs de la Dombes et la saison de pêche 2023, Jules Blanc qualifie la production de catastrophique : « Lors d’une année normale les volumes pêchés avoisinent les 1 000 tonnes. Les pires années, comme en 2019-2020, on est descendu à 650 tonnes. Pour 2023, on estime que l’on va tourner aux alentours de 350 tonnes. Un niveau jamais vu. » Avec des volumes aussi faibles, difficile selon lui d’assurer la viabilité économique des acteurs, notamment de l’aval. La filière espère notamment obtenir des aides exceptionnelles du Département et de la Région pour soutenir l’entreprise Coopépoisson déjà mise à mal les années précédentes. Contacté en début de semaine, Julien Cartier-Million, président de Coopépoisson précise : « L’année n’est pas bonne du tout. On est passé de 150 exploitants à 50 qui produisent du poisson réellement. C’est compliqué pour eux, mais aussi pour le distributeur. Nous allons présenter un résultat d’exploitation déficitaire de l’ordre de 450 000 €. Si l’on obtient des subventions on devrait survivre. On ne veut pas dévier de notre objectif d’augmenter le prix du poisson, notamment de la carpe. Nous avons payé toutes nos pêches. On essaie de privilégier nos producteurs au maximum, et réduire nos charges de fonctionnement au maximum. Il ne faut pas être alarmiste, mais on a besoin d’aide. L’ensemble des collecteurs est dans cette configuration, ce n’est pas propre à Coopépoisson. » Autre difficulté : un empoissonnement limité qui laisse présager d’une année 2024 compliquée. « On reste tout de même confiant car les d’étangs se sont remplis suite aux précipitations. Mais la claque économique est là. On sait qu’il nous faudra un peu de temps pour redémarrer », ajoute Jules Blanc.