Valorisation du bois de haies
Vers une gestion durable des haies entre agriculteurs et collectivités territoriales

Une action pilote était conduite l’an dernier entre la commune de Val Revermont et un agriculteur adhérent de Bala (Association Bois Agri-Local Aindinois). A la clé, la mise en place d’une filière de valorisation de la plaquette bocagère produite localement par les agriculteurs à partir de l’entretien de leurs haies.

Vers une gestion durable des haies entre agriculteurs et collectivités territoriales
L’assemblée générale de l’association Bois Agri-Local Aindinois (Bala). ©Laurent Jullian-Binard.

L’association Bois Agri-Local Aindinois (Bala) – qui a tenu son assemblée générale le mois dernier – totalise aujourd’hui une quarantaine d’adhérents. Pour mémoire, la chambre d’agriculture de l’Ain et la FDCuma accompagnent depuis plusieurs années un groupe d’agriculteurs sur la valorisation du bois des exploitations en litière et/ou énergie. Ces agriculteurs sont depuis 2019 fédérés au sein de l’association « Bois Agri-Local Aindinois », qui poursuit sa dynamique. L’enjeu étant de développer les outils d’accompagnement des différents acteurs impliqués dans la valorisation du bois des exploitations agricoles à des pratiques de gestion pérenne, afin de contribuer à l’entretien et au renouvellement de cette ressource sur les territoires de l’Ain.

En 2023, deux tournées d’abattage mécanisé ont été réalisées, avec Terry élagage, soit dix chantiers, puis la Cuma du Châtelet. Soit 22 360 m3 de plaquettes produites par le matériel de la Cuma de Saint-André-sur-Vieux-Jonc en 2023, dont près de 6 845 m3 pour les agriculteurs de l’Ain.

L’année 2024 a été marquée par la poursuite du travail avec les Cuma partenaires, mais dans un contexte bien différent, ainsi que l’explique Jean-Noël Giroud, président de la Bala : « Les conditions météorologiques ont fortement perturbé les programmations de chantiers. Globalement nous allons être un peu en dessous du volume, soit environ 21 000 m3. Mais cela reste relativement stable. »

Une action pilote avec la commune de Val-Revermont

Une année également marquée par l’organisation de deux nouvelles matinées « Tour de ferme » sur la valorisation de la plaquette en litière pour les animaux, à Chézery-Forens et Marboz ; mais surtout par la mise en œuvre d’une action pilote avec la commune de Val-Revermont et un adhérent de l’association Bala pour l’approvisionnement des chaufferies de la commune en bois plaquette. 

Un projet qui découle de l’implication aux côtés de la chambre d’agriculture de l’Ain, Mission haies AuRA, la fédération départementale des Cuma, la communauté de communes de la Dombes, le syndicat du Haut-Rhône, le lycée agricole des Sardières, ALEC01, et Grand Bourg Agglomération dans la réponse à un appel à projet de l’Ademe intitulé « Structuration de filières de valorisation durable de la haie ». Et Jean-Noël Giroud de préciser : « On avait lancé la perche à la commune il y a deux ans. L’objectif étant qu’il y ait une valeur économique et un retour intéressant pour l’agriculteur. La commune se dit intéressée pour poursuivre avec des volumes de 400 à 500 m3 annuellement. Avec l’appel à projet, on espère travailler en lien avec d’autres collectivités, faire émerger des projets. C’est l’une des pistes de travail pour 2025. » A noter que la commune, pour ce premier chantier, a contractualisé directement avec l’agriculteur, David Maréchal, exploitant à Courmangoux.

Pour Olivier Joly, maire délégué de Treffort, ce projet est le reflet « d’une cohérence d’ensemble ». Pour l’élu local, également agriculteur, « il s’agit de promouvoir l’entretien du bocage et l’implantation de haies. Il faut qu’il y ait une valeur économique. D’autant plus que nous avons trois chaufferies sur la commune qui alimentent la mairie, la salle des fêtes, le groupe scolaire, ainsi qu’un quartier d’une vingtaine de maisons. » Et de préciser : « On a la chance d’avoir 400 ha de forêts communales, mais BALA permet de compléter nos stocks. On passe environ 300 de plaquettes à l’année. Avec Bala c’était un premier test avec 350 m 3, et la volonté de continuer, dans l’idée d’encourager les agriculteurs à entretenir et valoriser leurs haies. Une opération positive et économiquement intéressante pour la commune, car avec le bois plaquettes on est trois fois moins cher que le fioul. Une solution d’avenir. »

Patricia Flochon