CONSEIL
Bien réussir son couvert végétal

MLM
-

Date de semi, profondeur, types d’espèces … Rémi Berthet, conseiller spécialisé en fourrages et agronomie à Acsel conseil élevage, expose ses recommandations. 

Bien réussir son couvert végétal
Rémi Berthet, conseiller spécialisé en fourrages et agronomie à Acsel conseil élevage. Crédit photo/ MLM

L’intérêt d’un couvert végétal est multiple. C’est un complément sur le plan fourrager quand on se retrouve avec seulement trois tonnes de matière sèche. Au niveau agronomique, le sol n’est pas nu donc la photosynthèse se fait et pas mal d’exsudats racinaires qui vont retenir l’eau donc le bilan humique est meilleur pour les semis suivants. Le couvert permet également de garder des sols propres, particulièrement recherchés en agriculture biologique.
Pour ce qu’il est de l’implantation, il faut vraiment semer le plus tôt possible après la céréale. Les gens sont de plus en plus sensibles, mais beaucoup attendent encore trop longtemps. Plus on sème tôt, plus on a de l’humidité. Les gens ont peur de faire de l’investissement en graine et attendent les pluies, mais cette année, on a attendu plus d’un mois, c’est trop. Autre règle, semer assez profond, entre 4 et 5 cm en été, et quand on peut en semi-direct. L’irrigation peut être un plus, mais le mieux c’est de jouer sur la dose de semence et ne pas hésiter à en mettre un peu plus épais. Il ne faut pas non plus avoir peur de semer un maximum d’espèces. On conseille cinq espèces en général pour qu’il y en ait toujours au moins une qui tire son épingle du jeu. Cette année par exemple a favorisé le sorgho parce que c’était très sec. L’autre intérêt de faire des mélanges c’est que dans le cas d’années comme celles-là, avec des situations tendues en approvisionnement de semences, on n’est pas coincé. Cette année, on n’a pas réussi à trouver du trèfle squarrosum typiquement donc on a dû se rabattre sur du trèfle incarnat pour les méteils protéiques, donc il faut anticiper ses semences.